Logement social de Pascale Peraita: Yvan Mayeur a-t-il menti?
C'est en tout cas l'avis de Joëlle Milquet. La chef de file du cdH bruxellois note qu'"Yvan Mayeur écrit sur son site personnel que les logements de la Savonnerie sont des logements 'sociaux'".
- Publié le 04-11-2013 à 18h47
- Mis à jour le 19-12-2013 à 14h51
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La nouvelle avait fait grand bruit ce lundi matin: Pascale Peraita, directrice du Samu Social, occupe actuellement un logement social appartenant au CPAS de Bruxelles (voir tous les détails de l'affaire en cliquant ici). Interrogé par Le Soir dans ce dossier, Yvan Mayeur, président (PS) du CPAS de Bruxelles assurait pourtant que "ce n'est pas un logement social".
Dernier rebondissement: Joëlle Milquet entre en scène. Sur son site internet, la chef de file du cdH bruxellois remarque qu'"Yvan Mayeur écrit sur son site personnel que les logements de la Savonnerie [où réside Pascale Peraita, NDLR] sont des logements 'sociaux'".
Capture d'écran Yvanmayeur.be dans la soirée du lundi 4 novembre.
Plafond de revenus dépassé
Et Joëlle Milquet d'ajouter: "Les logements du CPAS ayant fait l’objet d’une rénovation subsidiée par la Région dans le cadre notamment d’un contrat de quartier doivent respecter des conditions financières strictes quant aux revenus des locataires. Selon l’Ordonnance organique de la revitalisation urbaine du 28 janvier 2010 et ses arrêtés d’exécution dont celui du 27 mai 2010,'“les candidats locataires à un logement issus d’un contrat de quartier sous la période 1993-2010 ne peuvent pas dépasser certains plafonds de revenus (37.394,90 euros bruts en 2012 pour un ménage à deux revenus)', ce qui n’est manifestement pas le cas de l’actuelle directrice du Samusocial, dont le salaire atteint les 192 .705 euros bruts (charges patronales et primes de “garde et horaires décalés” comprises)."
Mayeur oppose la réalité du travail à la réalité sociale fuie par certains
La discussion en séance publique au conseil communal de la Ville de Bruxelles a aussi révélé un certain malaise lorsque furent abordées des données personnelles -concernant la situation de la directrice-, habituellement évoqués à huis clos. Yvan Mayeur était interrogé par Joëlle Milquet (cdH), Catherine Lemaître (Ecolo) et Fabian Maingain (FDF) au sujet notamment des conclusions du rapport de l'inspection des Finances sur la gestion de l'asbl d'aide aux sans-abri et des critiques sur un apparent manque de transparence dans la gestion financière et qui a suscité des questions sur la rémunération jugée élevée de la directrice.
Nouvelle pièce mise sur la table lundi par Joëlle Milquet: Mme Peraita loue un appartement appartenant au CPAS alors que ses revenus ne devraient pas lui permettre d'y accéder, ce qui a été vivement contesté par Yvan Mayeur.
Yvan Mayeur a précisé que toutes les dépenses du Samusocial étaient justifiées correctement mais que le Samuscocial était confronté aux limites d'une structure de type privé qui s'est imposée parce que certains CPAS bruxellois ont refusé de créer ensemble une structure publique d'accueil des sans-abri "type chapitre XII".
Rappelant que le Samusocial accueillait plus de 1.000 personnes par nuit avec une équipe d'une centaine de travailleurs, il s'est inquiété des conséquences pour le quotidien financier de l'asbl de la récente obligation de passer par des marchés publics par exemple pour le service de lingerie.
Quant au salaire de la directrice "qui se dévoue corps et âme de jour comme de nuit et durant le week-end, il a été fixé en 1999 en se basant sur celui d'un directeur de niveau A à la Région bruxelloise, auquel on a dû ajouter des charges patronales, s'agissant d'une asbl privée. Il est largement en dessous de ce que l'on a évoqué, de celui d'un parlementaire, et ministre contrairement à ce qu'on a pu dire, a martelé Yvan Mayeur.
Celui-ci a enfin précisé que le logement occupé par Mme Peraita était un appartement qu'il type moyen et non social, que la décision de l'attribuer à Mme Peraita avait été prise par le Conseil de l'aide sociale unanime et approuvée par les instances de la Ville, à un moment où elle n'était pas élue.
Dès l'instant où Pascale Peraita a été élue, il lui a été demandé d'y renoncer dans un délai de deux ans, et ce, même si rien n'impose légalement de procéder de la sorte, a-t-il encore dit.