11 novembre 1918, La Belgique meurtrie commémore son passé

Le 11 novembre n'est pas seulement un jour férié qui fait la joie des jeunes et moins jeunes, c'est surtout la journée de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale. Un jour d'hommage aux anciens combattants.

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11 novembre 1918, La Belgique meurtrie commémore son passé
©Reporters / Rue des Archives

En ce jour de deuil national, la Belgique souhaite rappeler aux nouvelles générations que la paix est une situation qui n'a pas toujours existé. Le pays a subi la guerre, des blessures et son histoire s'est construie avec ce drame. Le 11 novembre 1918 marque la fin de la Première Guerre mondiale . Dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, l'Armistice est signé entre l'Allemagne et les pays alliés qui comptent la France, l'Empire russe, l'Empire britannique et, en 1917, les Etats-Unis. Cette guerre, qui a duré quatre ans, a été le théâtre d'un massacre de dix millions de personnes et 23 millions de blessés. Ce conflit s'est principalement déroulé sur le territoire européen.

L'assassinat à Sarajevo, le 28 juin 1914, du prince héritier de l'Empire austro-hongrois, l'archiduc François-Ferdinand, et de son épouse fut l’élément déclencheur de la Grande Guerre. Cet incident a impliqué une série de réactions diplomatiques dues aux nombreuses alliances existant entre les pays européens, ce qui explique la portée mondiale du conflit.

Le 4 août 1914, l'Allemagne envahissait le territoire belge afin de contourner les armées françaises par le Nord. Cette décision est en violation directe avec la neutralité du pays, octroyée par le Traité de Londres de 1831 qui reconnait également son indépendance. Pourtant, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères allemand avait proclamé au Reichstag : " La neutralité de la Belgique est déterminée par des conventions internationales et l'Allemagne est décidée à respecter ces conventions". Le mot était donné, l'Allemagne souhaitait étendre sa zone d'influence économique en annexant la Belgique et tant d'autres.

La Belgique, pays martyr

La Première Guerre a brutalisé bon nombre de civils belges, témoins des massacres commis par les troupes ennemies. Les Allemands pratiquaient le système de la répression collective en pillant les bourgs et les villages, fusillant des otages. Des milliers d'entre-eux ont été massacrés à Andenne, Dinant, Louvain, Rossignol, Tamines. Il faut savoir que la Belgique est le seul pays à avoir connu une occupation quasi totale de son territoire durant tout le conflit. L'image de pays martyr lui colla à la peau et sa situation souleva l'indignation de l'opinion internationale. Aux Etats-Unis, la campagne de recrutement des soldats en 1917 pour venir en aide aux alliés s'est faite sous le slogan "Remember Belgium ".

Le Traité de Versailles de 1919 mit un terme à cette guerre avec un accord signé entre l'Allemagne et les Alliés. Ce traité de paix a attribué à la Belgique un territoire le long de la frontière allemande dont les habitants sont devenus des citoyens belges. Cette région représente aujourd'hui la communauté germanophone.

La Belgique a joué un rôle majeur dans cette guerre à travers sa résistance. Elle a donc une place centrale dans la commémoration du 100e anniversaire de la Première Guerre mondiale qui va se dérouler durant toute la période de 2014-2018.

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