L’académie d’enseignement supérieur a enfin son CA
Sa mise en place est prévue pour le 1er janvier 2014. Son coût : 2,5 millions €. Et le reste.
Publié le 28-12-2013 à 05h39 - Mis à jour le 10-01-2014 à 11h36
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La date est enfin connue. "La première séance du Conseil d’administration de l’Ares - la fameuse nouvelle académie unique de recherche et d’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles - se tiendra le 17 janvier 2014 […]", a officialisé le recteur de l’ULB, Didier Viviers, dans un courrier adressé aux membres fraîchement désignés du nouveau CA en question, et que "La Libre" a pu se procurer.
Dans ce document, l’actuel président du Conseil interuniversitaire de la Communauté française (Ciuf) qui, comme le prévoit le texte décrétal, assure provisoirement la présidence de ce nouvel organe de pilotage de l’enseignement supérieur en Fédération annonce que "le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a arrêté hier - entendez le jeudi 19 décembre, soit lors du dernier gouvernement de l’année 2013 - la liste des membres (à l’exception des étudiants qui doivent encore se prononcer sur la question une fois sortis de leurs examens de janvier) du Conseil d’administration de l’Ares […]".
En réalité , l’arrêté gouvernemental auquel fait référence le recteur Viviers vise essentiellement "à fixer le cadre de l’Ares, ainsi qu’à régler les modalités de transfert du personnel", rectifie-t-on dans les rangs du cabinet Marcourt (PS). Car, rappelons-le, si l’entrée en vigueur de l’ensemble de la réforme du ministre de l’Enseignement supérieur est prévue pour septembre 2014, celle de l’Ares, elle, est programmée pour le 1er janvier 2014.
Pour rappel, l’Ares, l’académie de recherche et d’enseignement supérieur, constitue le pilier principal de cette réforme ministérielle. Cette dernière prévoit effectivement la mise en place d’un modèle à trois niveaux comprenant l’Ares comme superstructure, chargée de la visibilité de notre enseignement supérieur sur la scène internationale et du pilotage de l’ensemble des universités et hautes écoles; cinq pôles géographiques respectivement centrés sur l’UCL, l’ULB/Université Saint-Louis, l’ULg, l’UMons et l’Université de Namur s’occupant des matières liées au sol, aux services et aux infrastructures; enfin trois "zones académiques interpôles" (Bruxelles-Brabant, Hainaut, Liège-Luxembourg-Namur) essentiellement focalisées sur l’aide à la réussite et pouvant rendre des avis sur les nouvelles habilitations dans l’enseignement supérieur de type court.
Mais revenons à présent à la composition du Conseil d’administration de l’Ares. Pour ce qui est de sa présidence, elle sera donc provisoirement assurée par le président du Ciuf, Didier Viviers (ULB) en l’occurrence, le temps pour le CA de formuler diverses propositions - très probablement dès le 17 janvier prochain - sur la personne du futur président, "incontestablement une personne de consensus pour un poste davantage honorifique que stratégique", déclare-t-on ici et là. Le poste d’administrateur de l’Ares quant à lui fera l’objet d’un appel à candidatures, également lancé lors de la première réunion du Conseil d’administration. Au sein de ce dernier précisément, se retrouveront les six recteurs des Universités, six représentants des Hautes écoles dont au moins quatre directeurs-présidents représentant les hautes écoles, deux directeurs représentant les Ecoles supérieures des arts, deux représentants de l’Enseignement supérieur de promotion sociale, six représentants des syndicats et enfin, six représentants étudiants. Avec, pour chacun de ces effectifs, un suppléant attribué.
La mise en place de cette Ares au 1er janvier 2014 devrait coûter 2,5 millions d’euros à la Fédération. Un montant que le cabinet du ministre Marcourt aurait déjà renégocié à la hausse au sein de l’Olivier francophone et ce, en demandant un million supplémentaire. "Inacceptable", aurait d’abord rétorqué le CDH qui aurait finalement cédé à la pression du PS, ce dernier acceptant de lâcher du lest sur le "Décret Inscriptions", dossier que l’on sait électoralement explosif pour les démocrates humanistes. Un million d’euros en plus pour la mise en place de l’Ares obtenu par le PS donc, mais un million reporté (et déjà provisionné ?) au 1er janvier 2015. Histoire de renvoyer la patate chaude à la prochaine législature.