Commerces wallons : Ecolo réclame une enquête publique
"Les citoyens, les communes, les commerces… personne ne sait à quelle sauce il sera mangé. C’est intolérable". La députée écologiste Veronica Cremasco fustige la méthode de Marcourt.
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Publié le 28-01-2014 à 07h29 - Mis à jour le 28-01-2014 à 07h34
Les citoyens, les communes, les commerces… personne ne sait à quelle sauce il sera mangé. C’est intolérable." Avec Veronica Cremasco, le décor est immédiatement planté. La députée wallonne (Ecolo) le martèle haut et fort : "Il faut une enquête publique sur le schéma régional de développement commercial. C’est urgent".
Le SRDC, comme on l’appelle, c’est ce premier cadre indicatif wallon adopté en août dernier par le gouvernement Olivier (PS-CDH-Ecolo) visant à "objectiver les besoins commerciaux en Wallonie", c’est cet ensemble de critères objectifs compatibles avec les prescrits européens permettant aux autorités publiques (Région wallonne ou communes) d’accepter ou de rejeter un projet d’implantation de complexe commercial dans une zone déterminée.
Dans la foulée, ce schéma, ce "document d’orientation" avait été transposé et coulé dans un texte décrétal. Un avant-projet de décret porté par les ministres Marcourt (PS, Economie) et Henry (Ecolo, Aménagement du territoire) qui, le 9 janvier dernier, a été approuvé en 1re lecture par l’exécutif wallon, la Wallonie se dotant ainsi d’une législation en matière d’autorisation d’implantations commerciales. Avec, pour objectif connexe mais capital, d’anticiper la régionalisation du permis socio-économique, la mise en œuvre de la sixième réforme de l’Etat prévoyant effectivement le transfert de cette compétence du fédéral vers le régional pour le 1er juillet 2014.
La vision de la députée liégeoise
Mais voilà, à la différence du décret (il a force de loi) qui se voit obligatoirement soumis aux avis de l’ensemble des acteurs de terrain concernés (CESW, CSVCP…), le schéma ne requiert ni n’exige aucune consultation populaire, légalement du moins. Car en pratique, force est de constater que les choses vont tout autrement. En témoignent les propos de la députée écologiste Cresmasco : "Le SRDC, c’est la stratégie, c’est la boîte à outils. Comment peut-on imaginer un seul instant que les communes n’aient jamais été consultées à ce propos, d’autant plus lorsque l’on sait qu’elles vont être impliquées au tout 1er plan dans 80 % des projets
La réplique du ministre liégeois
Du côté du cabinet Marcourt, on se défend : "Depuis que l’étude menée sur le SRDC a été lancée, en 2009, tous les acteurs de terrain ont été consultés, ou du moins informés du contenu de ce document d’orientation, de cet outil de bonne gouvernance. Des séances d’information ont été organisées à destination des communes. Mais très clairement, à partir du moment où le SRDC constitue une photographie de l’appareil commercial wallon existant, il n’y a pas lieu de recueillir leurs avis… puisqu’il fait l’état des lieux de la situation existante ! Pour le reste, nous prévoyons une présentation de ce schéma au Parlement très prochainement et ce, avant l’arrivée du décret".
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