Le prince Laurent en coma artificiel, "recours réservé aux cas graves"
Le prince Laurent a été placé en coma artificiel pour optimaliser son traitement, confirme le Palais mardi. Le chef des soins intensifs d'Erasme nous explique la procédure et ses risques.
Publié le 24-03-2014 à 19h41 - Mis à jour le 27-03-2014 à 06h57
Le prince Laurent, hospitalisé depuis la semaine dernière aux cliniques universitaires Saint-Luc, à Bruxelles, a été placé en coma artificiel pour optimaliser son traitement, a confirmé mardi Pierre-Emmanuel De Bauw, porte-parole du Palais royal. Le prince souffre d'une pneumonie, mais sa "situation est stable", indique le Palais. Il a reçu lundi la visite du roi Philippe. "Mardi matin, c'est la reine Mathilde qui s'est rendue à son chevet", précise Pierre-Emmanuel De Bauw.
Dans un premier temps, l'hospitalisation du prince avait été confirmée vendredi dernier, sans que la date exacte ou le motif de l'admission ne soit révélé.
"Une procédure exceptionnelle, réservée aux cas de conditions extrêmes"
Contacté par LaLibre.be, Jean-Louis Vincent, chef des soins intensifs de l'hôpital Erasme (ULB), confirme que le coma artificiel est un recours pour les malades atteints d'une pneumonie. Il s'agit, cependant, d'une "procédure exceptionnelle, réservée aux cas rares où le malade ne tolère pas les conditions imposées par le respirateur."
Un modus operandi inhabituel, conséquence de la maladie, mais aussi de la réaction du patient, poursuit Jean-Louis Vincent: "Le malade est parfois conscient et lutte contre la machine. Il est donc indispensable de lui ingérer des calmants."
Reste que le coma artificiel est un recours "réservé aux cas graves", car les médecins préfèrent éviter l'administration de calmants qui peuvent "prolonger la faiblesse physique et intellectuelle du patient." Le risque est moindre si le coma ne dure que quelques heures, mais augmente avec les jours de sommeil: "quand il faut poursuivre le coma pendant plusieurs jours, la convalescence est parfois très lente, et peut durer des mois avant que le patient ne retrouve l'entièreté de ses facultés."
Parfaitement réversible, le coma artificiel est néanmoins synonyme d'un pronostic vital moins optimiste: "Globalement, quand on a besoin d'un coma profond, le taux de mortalité est de 25%. Mais je ne connais pas le cas précis du Prince. Ce sont uniquement les statistiques", conclut Jean-Louis Vincent.