Euthanasie d'un interné: "Laissez-le pourrir dans sa cellule!"
Deux femmes se révoltent contre l’euthanasie de Frank Van den Bleeken, le bourreau qui a violé et assassiné leur sœur, expliquent nos confrères de la Dernière Heure.
Publié le 16-09-2014 à 10h39 - Mis à jour le 16-09-2014 à 11h32
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Deux femmes se révoltent contre l’euthanasie de Frank Van den Bleeken, le bourreau qui a violé et assassiné leur sœur, expliquent nos confrères de la Dernière Heure.
Depuis plusieurs décennies, Frank Van den Bleeken est interné. Les rares fois où la Justice l’a laissé sortir, les victimes de ses viols s’en souviennent encore. Une de ses proies n’a pas survécu. Il s’agit de Christine Remacle, une adolescente de 19 ans, originaire de la province d’Anvers.
Elle était allée fêter la nouvelle année avec des amies à Schilde. C’était le 1er janvier 1989. L’hiver était doux. Lorsque Christiane a voulu rentrer chez elle, son chemin a croisé celui de Van den Bleeken. "Ce matin-là, Christiane n’était pas dans son lit", racontent ses sœurs, Annie et Liliane.
Christiane était la petite dernière du couple que formaient Gustaaf Remacle et sa femme Marie. "Elle était comme la prunelle de leurs yeux", se souviennent les sœurs."Ils ont senti qu’il s’était passé quelque chose de grave. Ils craignaient le pire."
À la mi-janvier de cette année 1989, un chasseur a trouvé le corps très mutilé de Christiane dans un bois de Schilde, non loin de l’endroit où elle avait fait la fête. Ses vêtements étaient à moitié arrachés. Elle portait toujours un bas, l’autre était attaché autour de son cou. Son œil gauche portait des marques de coups, sa lèvre était fendue. Elle avait été victime d’une terrible agression.
La police a fini par arrêter Frank Van den Bleeken, un violeur de femmes notoire qui avait été libéré.
L’homme, fortement marqué par la vie et l’emprisonnement, n’a pas craqué devant les enquêteurs expérimentés.
C’est seulement quand il a été confronté à sa mère qu’il s’est effondré et a tout avoué.
Van den Bleeken a été déclaré fou et devait finir ses jours enfermé dans une institution. Une situation qui convenait à la famille de Christiane. "Il ne pourrait plus jamais faire du mal à personne."
Sauf que sept ans plus tard, la Justice a autorisé Frank Van den Bleeken à sortir. En peu de temps, il a fait trois nouvelles victimes. Après sa nouvelle arrestation, la Justice a estimé qu’il était préférable qu’il ne soit plus libéré.
Depuis, il passe ses journées interné dans une cellule de prison où, selon ses dires, il moisit, sans aucune chance de guérison ni perspective d’avenir. Il demande donc de mourir.
Depuis trois ans, Frank Van den Bleeken a entrepris les démarches pour se faire euthanasier.
Les deux sœurs de Christiane crient au scandale. "Des commissions, des médecins et des experts s’interrogent sur les hauts et les bas de l’assassin de notre sœur. Et pendant toutes ces années, pas une seule commission ne s’est penchée sur le cas de nos parents ou le nôtre. Pas un seul docteur ou expert ne nous a demandé comment on allait maintenant. Et ensuite, on entend ses avocats (de Van den Bleeken, NdlR) raconter à la radio à quel point leur client souffre… Eh bien, nous aussi on souffre. Toujours autant !"
Le père de Christiane est mort il y a plusieurs années. La mère est décédée il y a deux ans. "On savait qu’elle ne surmonterait jamais la mort de sa fille la plus jeune. Mais avec son décès, nous avons vu à quel point elle était rongée par le chagrin. Elle a demandé si elle pouvait être enterrée à côté de Christiane. Nous avons fait en sorte de lui accorder ce dernier souhait. Maman et elle reposent désormais côte à côte."
La justice a entre-temps donné le feu vert pour l’euthanasie du meurtrier. "Pour nous, c’est incompréhensible, tempêtent les deux soeurs. Il devrait pourrir dans sa cellule !"