"Crapules", "hooligans",... La Flandre se lâche sur les casseurs de la manifestation nationale
Rapide revue de presse au nord du pays au lendemain de la manifestation nationale qui a dégénéré en fin de parcours...
Publié le 07-11-2014 à 16h37 - Mis à jour le 07-11-2014 à 19h18
Les journalistes flamands condamnent fermement les actes des casseurs en marge de la manifestation nationale. Tour d'horizon des commentaires et éditos dans les quotidiens flamands.
Dans son commentaire dans De Standaard, Bart Brinckman affirme que "ces hooligans ne méritent aucune pitié... Il faut les rechercher et les punir." Il consacre ensuite quelques lignes à la tâche qui attend Charles Michel: "Il ne faut pas arriver à une polarisation comme aux États-Unis, où deux camps s'affrontent, couteau en main et où le compromis est l'antithèse de la politique."
Il dit ensuite que les actions syndicales qui auront lieu dans les différentes provinces ces prochaines semaines "feront mal à l'économie belge" et que "ce n'est pas un bon contexte pour des négociations fructueuses."
A ses yeux, le gouvernement Michel peut augmenter sa légitimité morale en apportant des corrections sociales et surtout en expliquant aux gens qu'un saut d'index pourrait à terme résulter en une création de jobs. Mais il ajoute qu'une part de responsabilité est également aux mains des employeurs.
"Crapules"
Le journaliste Jan Segers (Het Laatste Nieuws) ne trouve pas d'autre mots pour qualifier ces quelques centaines de manifestants qui "se sont comportés comme des animaux et ce, dans l'impunité totale. "
La scène la plus choquante à ses yeux était certainement le selfie de deux manifestants masqués devant une moto de police en feu, "tels des chasseurs posant fièrement devant un éléphant qu'ils viennent d'abattre." Il met également le doigt sur le fait que certains participants avaient amené cagoules, et ce malgré la météo assez clémente. Le coup semblait donc prévu.
"Ces crapules ont à tort détourné l'attention d'une manifestation pacifique qui réunissait des citoyens inquiets", écrit Jan Segers. Il rajoute: "Le gouvernement Michel dit comprendre l'inquiétude des manifestants. Il affirme vouloir tendre la main au syndicats. Mais à quoi cela sert-il si cette main est vide?"
A la fin de son commentaire, il nuance toutefois l'effet que doit avoir cette manifestation, malgré le fait qu'il s'agissait de la plus grande depuis des décennies. "Ils étaient plus de 100.000. Mais il ne faut pas oublier qu'une majorité de plus de 3,5 millions de Belges a accordé sa confiance au gouvernement Michel, en lui offrant la possibilité de faire ce qu'il croit être le mieux pour la société. Le gouvernement doit traverser cet ouragan. Pas par incompréhension des manifestants, mais par le sens du devoir envers ses électeurs."
Dans Het Belang van Limburg, Indra Dewitte termine son commentaire de la façon suivante: "Oui, il y a eu des affrontements. Des dizaines de personnes imbibées et crapuleuses ont mis le feu à des voitures et se sont battus avec les policiers. Il faut les punir sévèrement. Mais ceci n'a rien à avoir avec le message véhiculé par cette manifestation. On ne peut pas mettre plus de 100.000 personnes au placard. C'est au tour de la majorité et des syndicats de se mettre au travail. Négocier. Et faire en sorte qu'on aille de l'avant. Ceci est votre mission finale."