Raymonde Le Lepvrier: Vedette du jour, malgré elle…
De tous les incidents qui auront émaillé cette journée de grève nationale, il y a une image qui fait le buzz. Un journaliste-vidéo de La Meuse était présent dans un magasin namurois de vêtements lorsque qu’un groupe de syndicalistes emmené par Raymonde Le Lepvrier, secrétaire régionale du Setca Namur, a fait une entrée remarquée dans la boutique. Humeur.
Publié le 15-12-2014 à 16h56 - Mis à jour le 16-12-2014 à 17h54
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Une humeur de Dorian de Meeûs.
De tous les incidents qui auront émaillé cette journée de grève nationale, il y a une image qui fait le buzz. Un journaliste-vidéo de La Meuse était présent dans un magasin namurois de vêtements (L&L) lorsque qu’un groupe de syndicalistes emmené par Raymonde Le Lepvrier, secrétaire régionale du Setca Namur, a fait une entrée remarquée dans la boutique.
Visiblement agacée de voir ce point de vente ouvrir ses portes malgré les appels à la solidarité du front commun, la responsable du Setca pénètre dans la boutique, retirant les vêtements des rayons pour les lancer sur d’autres comptoirs. Le message de ce désordre est clair : "Vous devez fermer ce magasin tout de suite !". Ces images nous rappellent celles – il y a une dizaine d’années – de Anne Demelenne qui entrait dans un supermarché pour contraindre tous les clients – principalement des mères de famille – à abandonner leurs chariots pleins au milieu du magasin. A charge de ceux-ci de refaire leurs courses plus tard et au personnel du supermarché de tout ranger… La solidarité et le respect des travailleurs prônés par les syndicats ont parfois leurs limites.
Un tel manque de respect pour les travailleurs qui décident de ne pas suivre le mot d’ordre du front commun, quelles que soient leurs motivations, a de quoi choquer. Le droit de grève n’a de sens que s’il n’empêche pas les autres de travailler s’ils le souhaitent. Mais ce droit n’est plus légitime s’il vise à empoisonner le travail des autres travailleurs et commerçants. Le refrain est connu, la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Comment peut-on revendiquer une forte mobilisation si elle est obtenue au travers de menaces et d'intimidations?
A une semaine de Noël, comment ne pas reconnaître aux commerçants le droit de défendre leur pain, leurs biens. Le chiffre d’affaires de fin d’année est souvent celui qui sauve le bilan annuel. La plupart des travailleurs et indépendants souffrent de la crise économique. S’ils ne peuvent se permettre de faire grève, il faut le respecter. S’ils ne partagent pas l’envie de s’opposer aux mesures gouvernementales, c’est leur droit le plus strict.
Il était d’ailleurs frappant de constater ce lundi matin que sur bon nombre de carrefours stratégiques, la mobilisation syndicale était moindre que la semaine dernière. A certains endroits, quatre personnes et une voiture suffisaient à bloquer tout un zoning industriel. Une faible mobilisation ? La peur du froid et de la pluie ? Quoi qu’il en soit, on peut se demander comment un nombre restreint de militants parviennent à mettre l’économie de tout un pays presque à l’arrêt uniquement à travers des menaces et quelques blocages stratégiques, tel que celui des transports en commun.
Pour conclure, le geste de Madame Le Lepvrier ne donnera pas envie à beaucoup de citoyens indécis de rejoindre son combat, ses valeurs.