Bruxelles: "Une marche sans récupération", se félicitent les organisateurs
Les organisateurs de la marche contre la haine et pour la liberté d'expression, organisée dimanche après-midi à Bruxelles, étaient satisfaits du bon déroulement de l'événement.
Publié le 11-01-2015 à 21h24 - Mis à jour le 12-01-2015 à 14h04
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Les organisateurs de la marche contre la haine et pour la liberté d'expression, organisée dimanche après-midi à Bruxelles, étaient satisfaits du bon déroulement de l'événement. Quelque 20.000 personnes ont pris part à cette initiative, selon la police et les organisateurs. "Après l'attaque contre les locaux de Charlie Hebdo à Paris, nous craignions une montée des discours racistes et haineux. C'est la raison pour laquelle nous avons organisé cette marche contre la haine. Et cela a apparemment touché du monde", a indiqué un coorganisateur, Nic Görtz. "Nous ne voulions pas de gens agitant des drapeaux, ni de récupération politique."
Si plusieurs personnalités politiques ont été aperçues dans les rangs, de nombreux participants ont salué cette volonté d'écarter toute récupération. Et lorsque quelques drapeaux palestiniens ont été exhibés le long du parcours, plusieurs voix se sont élevées dans le cortège criant à la récupération. Les étendards ont rapidement disparu et la marche s'est poursuivie dans le calme.
L'événement a été organisé conjointement par le milieu associatif et la communauté française en Belgique, celle-là même qui avait appelé à un rassemblement place de Luxembourg mercredi soir. "Nous sommes 200.000 Français en Belgique dont 50.000 à Bruxelles", explique Bertrand Wert, conseiller communal à Ixelles. "Mercredi, nous devions nous retrouver pour exprimer notre angoisse et notre chagrin et se rassurer les uns les autres. Ensuite, nous avons voulu lancer une initiative d'une autre ampleur."
A l'issue de la marche, l'ambassadeur de France à Bruxelles, Bernard Valero, le dessinateur Philippe Geluck et la présidente du Centre Communautaire Laïc Juif, Simone Susskind, notamment, ont pris la parole, ainsi que Leila Shahid. "Nous condamnons l'instrumentalisation de notre religion. Nous marchons aujourd'hui aux côtés des autres démocrates", a notamment indiqué la déléguée générale de Palestine auprès de l'Union européenne.
La communauté musulmane ne constituait toutefois qu'une maigre portion du cortège. Selon l'imam anderlechtois Mohammed Belkhdar, qui avait appelé ses fidèles vendredi lors de la prière à prendre part à la marche, les Européens ont une plus grande tradition à manifester. "Dans de nombreux pays musulmans, il est dangereux de parler. Mais les musulmans européens doivent apprendre à user de la liberté d'expression, l'arme de la paix." M. Belkhdar, qui a lui même fait l'ensemble du parcours dimanche, a plaidé pour une plus grande adaptation de l'islam européen. "Nous devons nous montrer plus tolérants envers les autres convictions et donner plus d'opportunités aux femmes dans l'enseignement et au travail."
Une nouvelle manifestation est prévue dimanche prochain, plus spécifiquement destinée à la communauté musulmane. "Tout le monde est le bienvenu mais il est important que la communauté musulmane montre qu'elle se positionne contre le terrorisme", a commenté un des initiateurs de la manifestation.