Procès infanticide: "Je n'ai pas la sensation de l'avoir serré à un tel point que je lui ai fait du mal"

" Je n'ai pas la sensation de l'avoir serré à un tel point que je lui ai fait du mal", a déclaré lundi Valérie C., 47 ans, lors de son interrogatoire à propos de son bébé. La quadragénaire, qui comparait libre, est accusée devant la cour d'assises de Namur d'avoir commis un infanticide la nuit du 7 au 8 février 2012 à Arbre.

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Procès infanticide: "Je n'ai pas la sensation de l'avoir serré à un tel point que je lui ai fait du mal"
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"Je n'ai pas la sensation de l'avoir serré à un tel point que je lui ai fait du mal", a déclaré lundi Valérie C., 47 ans, lors de son interrogatoire à propos de son bébé. La quadragénaire, qui comparait libre, est accusée devant la cour d'assises de Namur d'avoir commis un infanticide la nuit du 7 au 8 février 2012 à Arbre (Profondeville, Namur). Cette nuit-là, elle s'est réveillée avec un violent mal de ventre. Elle a d'abord cru à des coliques. "Quand j'ai entendu ce craquement en moi, je me suis dit: 'J'accouche, c'est pas possible autrement!'", a-t-elle expliqué. Elle s'est enfermée dans la salle de bain alors que toute la famille dormait et a accouché d'un petit garçon.

"J'ai rattrapé le bébé. Il a poussé un petit cri. Je l'ai pris contre moi et je ne sais pas ce qui s'est passé à ce moment-là", a-t-elle poursuivi. Elle l'a serré très fort mais elle ignore combien de temps ce moment a duré. "J'avais cette envie qu'il rentre en moi mais certainement pas l'envie qu'il se taise définitivement", a-t-elle précisé sur une question de l'avocat général. Elle a réalisé quelques instants plus tard qu'il était décédé. Elle l'a secoué en lui disant de se réveiller mais il était trop tard.

Elle dit avoir pensé à prévenir Philippe P., son compagnon, et ses autres enfants, mais elle a cru que "ça allait être la catastrophe". Elle craignait que ce bébé ne mette en péril l'équilibre de leur relation. Elle a donc emballé le corps du nouveau-né et l'a déposé hors de l'habitation, dans un bac à ordures ménagères, lors d'une nuit particulièrement froide (à -10 degrés). "Tout en agissant, vous demandiez pardon à cet enfant", a signalé la présidente de la cour.

La vie familiale a ensuite repris normalement comme si de rien n'était. Deux jours plus tard, un chien du voisinage a rapporté le corps démembré et congelé du nourrisson à ses maîtres. Une enquête a été ouverte et le 28 mars 2012, Valérie C. a tout avoué à sa famille et à la police.

Valérie C. avait eu trois enfants nés en 1995, 1997 et 1999 avec son mari, un certain Siegfried D., aujourd'hui décédé. La présidente a mis en exergue que l'accusée avait ensuite eu une capacité récurrente à cacher ses grossesses. Après sa séparation avec Siegfried D., elle a eu trois autres enfants d'hommes avec qui elle n'est pas restée. "La séparation avec mon mari a vraiment marqué une rupture. J'ai perdu les pédales. J'étais en recherche d'amour", a-t-elle confié. Ses enfants "cachés" sont nés en 2003, 2006 et 2009. Une de ses fillettes a été adoptée en Belgique et deux garçons sont nés sous X en France.

Avant son interrogatoire, l'acte d'accusation a été lu pendant environ 1h30 par l'avocat général et procureur du Roi de Namur, Vincent Macq.

Au terme de cette lecture, la défense de Valérie C., représentée par Mes Preumont et Puissant, a indiqué que Valérie C. solliciterait son acquittement. "Madame conteste l'accusation dont elle est l'objet. Elle conteste sa responsabilité pénale", a commenté Me Preumont.

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