Belgocontrol : “Nous ne sommes pas responsables de la panne”
D'après les aiguilleurs du ciel, la panne électrique ayant paralysé le ciel belge aurait pu se produire depuis… dix ans.
- Publié le 04-06-2015 à 15h42
- Mis à jour le 04-06-2015 à 16h56
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3KNJYIF2DZEPPOC5JK3BVM6JN4.jpg)
D'après les aiguilleurs du ciel, la panne électrique ayant paralysé le ciel belge aurait pu se produire depuis… dix ans.
Pointés du doigt suite à la panne électrique ayant paralysé l'espace aérien belge mercredi dernier, les aiguilleurs du ciel répliquent. “Nous avons mis nos avocats sur l’affaire et allons défendre nos intérêts", explique le patron de Belgocontrol, Johan Decuyper, selon qui les responsables de cette panne ne sont pas à trouver au sein de sa société.
Cela peut paraître incroyable, mais d’après le patron de l’organisme chargé de la sécurité du ciel belge, cette panne aurait pu avoir lieu depuis… dix ans. “On hérite de cette situation", explique l'ancien chef de cabinet de Hendrik Bogaert (CD&V). "Le problème vient soit de la conception, soit de l’installation, soit de la certification du raccordement du générateur de secours à l’installation électrique de Belgocontrol”.
Bref, trois opérations effectuées par des sous-traitants de l’organisme en charge de la sécurité aérienne en Belgique.
Que s'est-il passé ? La version de Belgocontrol
D ‘après les premiers résultats des experts, il s‘avère ainsi que les neutres des générateurs de secours n’étaient pas raccordés à la terre, et ce depuis l’installation de ce matériel en 2005. "Or ce type de raccordement est nécessaire pour nos équipements complexes", estime Belgocontrol. Il ne fallait ainsi pas grand-chose pour que tout le système défaille. “Cette incompatibilité n’a pas posé de problème pendant dix ans, en l’absence de défaut électrique pendant la vérification mensuelle des générateurs de secours”, explique la société en charge de la sécurité du ciel belge. Or mercredi dernier, un défaut électrique “non exceptionnel” est survenu dans un moteur du système de refroidissement entraînant une surtension et un black-out (quasi) généralisé des installations électriques de Belgocontrol.
Un impact "désastreux" sur l'image de Belgocontrol
“Nous n’allons pas jeter des noms en pâtures, mais nous ne sommes pas responsables. Il n’y a eu aucune faute d’entretien ou de manipulation de notre part”, se défend M. Decuyper. Or l’impact de cette panne sur notre image est désastreux. Heureusement, il n'y a eu aucun incident majeur, nos équipes ayant bien réagi à cette situation de crise.”
Le patron s’attend à une longue procédure juridique, qui devrait débuter après un audit externe demandé par la société. En plus d’être plaignant, Belgocontrol devra aussi se défendre. La BTO (Belgian Travel Organisation)- qui représente les intérêts des agences de voyage en Belgique - demande ainsi des indemnisations à Belgocontrol pour les dommages survenus lors de cette panne de plusieurs heures.
D’après nos informations, plusieurs compagnies aériennes devraient en faire de même. Des millions d’euros sont en jeu et les échanges par avocats interposés vont sans doute durer plusieurs années. A titre d’exemple, Ryanair et Belgocontrol sont toujours en procédure juridique suite à une grève des aiguilleurs du ciel datant de 2010.