Grève SNCB : "Jusqu'à 60% des trains durant le pic du soir à Bruxelles, au moins 75% ailleurs"
Dans la capitale, entre 50 et 60% des trains prévus à l'horaire circulent. En dehors de Bruxelles, le taux varie entre 75 et 100%, en fonction des lignes.
- Publié le 08-10-2015 à 21h47
- Mis à jour le 09-10-2015 à 18h54
L'heure de pointe de vendredi soir sera assez similaire à la situation qui a prévalu en journée sur le rail, assure la SNCB. En Région bruxelloise, 50 à 60% des trains circuleront. Ailleurs, si les lignes ne sont pas concernées par l'axe de la capitale, 75 à 100% des trains seront en circulation.
La société des chemins de fer prévoit un retour à la normale pour samedi. "Je n'exclus pas que l'un ou l'autre train ne parvienne pas à sa destination prévue, mais il ne devrait y avoir que très peu de conséquences de la grève de vendredi durant le week-end", a précisé le porte-parole de la SNCB.
Actes de sabotage et intrusions sur les voies
Infrabel annonce avoir obtenu gain de cause devant le tribunal des référés afin d'imposer deux astreintes aux grévistes. "Le droit de grève est inaliénable, et Infrabel le défend comme tout un chacun, mais ce qui nous importe avant toute autre chose, c'est la sécurité sur le réseau", a insisté Arnayd Reymann, porte-parole du gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire.
Les astreintes visent à interdire aux grévistes de monter sur les voies ainsi qu'à empêcher le blocage des cabines de signalisation et de Traffic Control.
Infrabel a constaté des actes de sabotage sur son réseau, des intrusions sur les voies, des piquets de grève devant des cabines de signalisation en activité et "des actes d'intimidation" vis-à-vis du personnel non-gréviste. "Il s'agit là de pratiques extrêmement dangereuses pour la sécurité que nous ne pouvons en aucun cas tolérer", indique l'entreprise. "Quels que soient les désaccords, ils ne peuvent déboucher sur des situations où nos clients et nos collaborateurs cheminots seraient mis en danger."
Un avis partagé par les associations Navetteurs.be et TreinTramBus. "De telles actions sont illégales et dangereuses", écrivent-elles, appelant Infrabel a faire le nécessaire pour libérer les voies et les rouvrir au trafic.
Le Thalys et Eurostar impactés
La grève de 24 heures organisée à l'appel de la seule CGSP-Cheminots a aussi un impact sur le trafic international. Thalys annonce ainsi, sur son site internet, la suppression de tous les trains au départ et vers Bruxelles ce vendredi, à l'exception des Thalys 9389 Paris-Bruxelles (avec un retard de 20 minutes) et 9395 Paris-Bruxelles.
Du côté d'Eurostar, les trains seront limités à la gare de Lille Europe. "Sauf le train 9158, aucun service ne circulera jusqu'à Bruxelles Midi vendredi", prévient l'entreprise sur son site.
D'autres grèves prévues
Les 19 et 20 octobre, ce sera au tour des autres districts de la carte ferroviaire du pays.

Test-Achats finalise son action collective contre la SNCB
Test-Achats est en train de finaliser une action collective en justice à l'encontre de la SNCB pour les huit journées de grève menées entre décembre 2014 et le 9 octobre 2015 et pour lesquelles les clients n'ont reçu aucune proposition concrète d'indemnisation, a annoncé vendredi l'organisation de défense des consommateurs par communiqué. Environ 44.000 personnes se sont déjà inscrits au mouvement de contestation. L'indemnité minimale par trajet non presté est de 2,50 euros. A raison de deux trajets par jour, et de huit jours de grèves au total, le montant des indemnités potentielles s'élève à 40 euros par usager, estime Test-Achats.
"Ces navetteurs soutiennent également la demande de Test-Achats de simplifier la procédure de demande d'indemnisation à la suite de grèves ou de retards. Malgré les promesses du ministre de la Mobilité de répondre à cette problématique, aucune solution n'a pour l'instant été avancée", regrette l'organisation.
Afin de finaliser le recours collectif, Test-Achats a envoyé ce vendredi un questionnaire aux personnes qui ont signé la pétition en ligne afin de connaître l'avancement de leur dossier individuel et les indemnités qu'ils auraient déjà reçus.
Galant : "Des actions disproportionnées, injustifiables et irresponsables"
Certaines actions menées vendredi lors de la grève initiée par le syndicat des cheminots CGSP sont "disproportionnées, injustifiables et irresponsables", selon la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant. La ministre dénonce les sabotages qui ont eu lieu vendredi matin sur des voies autour de Bruxelles. "Certains syndicalistes ont déposé volontairement du matériel sur les voies pour actionner le blocage automatique en amont. (...) Des personnes se sont baladées sur les voies, alors que le gestionnaire déploie beaucoup d'efforts pour rappeler à l'ensemble que c'est un acte dangereux pouvant entrainer des accidents mortels", commente-t-elle dans un communiqué.
Déplorant des "actes dangereux et antisociaux", elle a souligné qu'elle respectait "le droit de grève qui fait partie de nos acquis sociaux". "Cependant, il est intolérable que la contestation mette en danger la sécurité des autres personnes. L'exercice du droit de grève doit également respecter le droit que les autres ont, de vouloir travailler. La concertation et la négociation sont aussi des acquis sociaux qui ont fait leur preuve."