Fusillades à Forest: les 10 informations à retenir de la conférence de presse du parquet
Deux suspects qui avaient été interpellés ont finalement été relâchés ce mercredi après-midi. La personne abattue par la police a été identifiée. Voici ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du parquet fédéral.
Publié le 16-03-2016 à 05h51 - Mis à jour le 16-03-2016 à 16h52
Deux suspects qui avaient été interpellés (Les détails ici) ont finalement été relâchés ce mercredi après-midi.
Khalid et Ibrahim El Bakraoui, dont les noms circulent dans plusieurs médias, n'ont toujours pas été retrouvés.
La personne abattue par la police est Mohamed Belkaid, un homme de nationalité algérienne en séjour illégal, annonce le parquet. L'homme était inconnu des services mise à part un fait de vol en 2014.
Selon le parquet fédéral, un drapeau de l'Etat islamique, de la propagande salafiste, 11 chargeurs de kalachnikov et de nombreuses munitions ont été retrouvés dans l'appartement perquisitionné sur l'homme abattu.
Khalid et Ibrahim El Bakraoui sont par ailleurs deux figures du grand banditisme. Ils pourraient bien être les deux personnes que la police recherchait toujours ce mardi après-midi après l’assaut donné à Forest.
Voici les informations communiquées par le parquet fédéral:
1. A 14h45, une équipe d'enquêteurs composée de quatre policiers belges et de deux policiers francais (dont une femme) sont intervenus dans un immeuble à appartements de la rue du Dries, à Forest.
2. Au moins deux personnes ont tiré sur eux à l'aide d'un riot-gun et d'une kalachnikov. L'échange de de tirs a été bref mais nourri. Trois policiers ont été légèrement blessés. Le pistolet d'un agent, qui tenait un bélier en mains, a été touché alors qu'il se trouvait toujours dans sa gaîne, à la hanche du policier. On a retrouvé des impacts de balles tirées par le riot-gun dans les gilets pare-balles des policiers, lesquels ont eu le bon réflexe de répliquer puis de battre en retraite.
3. Plus tard dans l'après-midi, d'autres coups de feu ont été tiré depuis l'appartement sur les policiers. L'un d'eux a été touché à la tête.
4. Un tireur d'élite a abattu un auteur alors qu'il s'apprêtait à tirer sur les policiers depuis la fenêtre de l'appartement. Son corps a été retrouvé dans l'appartement. A côté du cadavre, se trouvaient une kalachnikov et un livre sur le salafisme. Un drapeau de l'Etat islamique a également été trouvé sur les lieux de même que 11 chargeurs de kalachnikov et un grand nombre de munitions. Mais pas de trace d'explosifs.
5. L'auteur abattu est Belkaid Mohamed, né en Algérie le 9 juillet 1980. Il était en séjour illégal en Belgique mais n'était pas connu des services police ou de justice sauf pour un vol simple commis en 2014.
6.Deux personnes, dont l'identité est inconnue ont réussi à prendre la fuite et sont activement recherchées.
7. Un autre perquisition a été menée mardi soir rue de l'Eau, à la suite de la découverte, à proximité, d'un chargeur et d'une veste noire. Dans la maison perquistionnée, on a retrouvé une kalachnikov. Deux autres perquisitions ont été menées dans la même rue, sans résultat. Une trentaine de boxes de garage et un hangar ont été visités. La perqui s'est révélée négative.
8. Vers 20 heures, mardi, une personne a été admise à l'hôpital de Hal, avec une jambe cassée. Elle a été opérée, entendue puis finalement libérée. La personne qui l'a déposée à l'hôpital a pris la fuite à l'arivée des policiers.
9. Plus tard dans la soirée une perquisition a été menée chaussée de Neerstalle. Une personne a été emmenée pour interrogatoire puis finalement relâchée ce mercredi après-midi.
10. Une autre perquisition a été conduite à Leeuw-Saint-Pierre. Elle s'est révélée négative.
Selon les informations de la DH, Khalid et Ibrahim El Bakraoui, âgés de 27 et 30 ans, étaient déjà recherchés par la police. L’un pour terrorisme, l’autre pour une peine à exécuter. Ils pourraient donc bien être les deux personnes qui, hier, ont pris la fuite de l’appartement où la police est venue perquisitionner.
Aucune confirmation ne nous a été livrée à ce sujet, mais plusieurs sources nous ont indiqué qu’ils étaient recherchés d’urgence.
En octobre 2010, Ibrahim a été condamné par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir tiré sur des policiers à la kalachnikov. Les événements dataient du 30 janvier de cette année-là, boulevard Adolphe Max, à Bruxelles, et rue de Wautier, à Laeken.
Avec un complice, Ibrahim commet alors un braquage chez un agent de change. Ibrahim reste dans la voiture et fait le guet. Une fois le braquage commis, les auteurs s’en vont, à trois, dans la voiture. La police tente de les intercepter mais Ibrahim El Bakraoui fait feu à plusieurs reprises sur les agents et blesse l’un d’entre eux de trois projectiles.
Ibrahim est reconnu coupable et est condamné à une peine de 9 ans de prison. En février 2011 cette fois, c’est Khalid El Bakraoui qui se retrouve devant la justice. Il est condamné à 5 ans de prison sans sursis pour des car-jackings. Lors de son arrestation à l’époque, il détenait des kalachnikovs avec ses complices.
Les deux derniers policiers blessés ont pu quitter l'hôpital
Les quatre agents qui avaient été légèrement blessés lors de la fusillade qui a éclaté mardi à Forest, lors d'une perquisition, ont pu quitter l'hôpital, a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Jan Jambon sur les ondes de Radio 1 (VRT). Deux d'entre eux avaient déjà pu regagner leur domicile mardi. Lors de l'opération, une ou plusieurs personnes ont tiré sur les policiers dès l'ouverture de la porte par les forces de l'ordre. Quatre policiers ont été blessés: trois dans un premier temps, dont une policière française, puis le quatrième pendant des échanges de coups de feu.
Interrogé sur la manière dont la police avait évalué la situation et si elle ne l'avait pas sous-estimée, M. Jambon a répondu que chaque perquisition faisait toujours l'objet d'une évaluation des risques. "Si l'opération est considérée comme dangereuse, la Direction des Unités Spéciales (DSU) s'en charge. Mais les terroristes n'attendent pas derrière la porte que les forces de l'ordre entrent, ce sont des professionnels qui se jouent de la police. Neuf fois sur dix, l'évaluation est correcte, mais parfois il en va autrement".
Selon M. Jambon, les critiques sont toutefois inappropriées à ce stade de l'enquête, "alors que la police s'y investit jour et nuit".
Le parquet fédéral s'exprimera lors d'une conférence de presse prévue à 10h30 à Bruxelles. Un conseil national de sécurité, qui réunit les principaux ministres et responsables des services de sécurité, est également attendu dans l'après-midi.