La dernière fois que l'aéroport de Zaventem a été touché, c'était en 1979
La Belgique a été plutôt épargnée par les attentats mais a connu des moments de grande tension depuis les années 80. Évocation.
Publié le 22-03-2016 à 09h13 - Mis à jour le 23-03-2016 à 05h08
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PBDQMYVJU5BFBKYFC44JJSCHR4.jpg)
Tout porte à croire que nous vivons le jour le plus noir de l’histoire de notre pays depuis la Seconde Guerre mondiale." Bart De Wever, s’exprimant ainsi à l’ouverture d’un colloque mardi à Anvers, a incontestablement raison, si on replace les événements dans l’histoire politique récente et en faisant abstraction des grandes catastrophes tel l’incendie de l’Innovation, rue Neuve à Bruxelles, qui fit 325 victimes en 1967. Si la Belgique a été relativement épargnée jusqu’à présent par les actes de violence terroriste depuis la Libération, elle a, par contre, été le cadre de l’exportation du conflit du Proche-Orient et d’actes clairement antisémites.
Des grenades à Bruxelles-National en avril 1979
Un de ces épisodes tragiques se situa à Bruxelles-National, le 17 avril 1979. Ce jour-là - c’était le lundi de Pâques - trois terroristes palestiniens avaient lancé des grenades sur des passagers débarquant d’un vol El Al en provenance d’Israël. Il y avait eu douze blessés. Dix ans auparavant, les bureaux de la compagnie israélienne avaient été attaqués à la grenade, blessant deux employés. Début septembre 1972, quelques jours à peine après l’attaque du village olympique de Munich, un fonctionnaire de l’ambassade d’Israël était abattu par un inconnu au cœur de Bruxelles. Dans les années 1980, cette violence gagna encore en triste intensité. Ainsi, le 27 juillet 1980, à la Lamorinièrestraat à Anvers, un commando terroriste lançait deux grenades sur une soixantaine d’enfants d’une association appelée Agoudath-Israël qui partait en excursion dans les Ardennes. Bilan : un mort et une quinzaine de blessés.
Assassinats politiques et stratégie de la terreur
Le 1er juin 1981, Naïm Khader, le premier représentant de l’Organisation pour la libération de la Palestine en Belgique, était abattu à Ixelles devant son domicile. Le 3 octobre 1989, c’est le président du Comité de coordination des organisations juives de Belgique, le Dr Joseph Wybran, qui était assassiné sur le parking de l’hôpital Erasme… Entre-temps, des synagogues furent régulièrement prises comme cibles. Le 20 octobre 1981, une voiture piégée sautait en plein quartier juif d’Anvers, près de celle de la Hovenierstraat, tuant deux personnes et blessant plusieurs autres. Puis, le 18 septembre 1982, un homme armé d’un pistolet-mitrailleur s’en prit à la Grande Synagogue de Bruxelles, rue de la Régence, blessant quatre fidèles. D’autres actes de vandalisme touchèrent des synagogues à Charleroi, Anderlecht et encore Anvers, sans oublier le tragique attentat au Musée juif de Bruxelles. Entre-temps, l’attentat commis en mars 2012 contre une mosquée d’Anderlecht avait coûté la vie à son imam. Cette évocation se doit aussi de mentionner les attentats des Cellules communistes combattantes en 1984 et 1985, dont l’explosion d’une voiture piégée à la rue des Sols à Bruxelles coûta la vie à deux pompiers et les 28 victimes des Tueurs du Brabant, froidement exécutées pour s’être trouvées au mauvais endroit lors d’attaques qui s’apparentaient à de véritables raids.