Les dégâts vont coûter cher en prison ! (PHOTOS ET VIDEO)
Cellules détruites, portes brûlées, fenêtres cassées, la note va être salée dans les prisons francophones du pays ! Découvrez toutes les photos.
Publié le 08-05-2016 à 17h12 - Mis à jour le 08-05-2016 à 23h52
Cellules détruites, portes brûlées, fenêtres cassées, la note va s’élever salée dans les prisons francophones du pays !
Nos confrères de la DH ont pu se procurer les premières images des dégâts occasionnés depuis le début de la grève dans les prisons francophones du pays. Pour rappel, le mouvement de protestation a débuté le 25 avril dernier, avec pour conséquence, un ras-le-bol général des détenus, exprimant, pour certains leur colère, en détruisant les infrastructures pénitentiaires. Comme on peut le voir sur ces images de l’intérieur de la prison de Lantin, les portes des cellules ont ainsi été brûlées. Et ce n’est pas tout.
Fenêtres cassées, matelas détruits, mobilier en morceaux, etc. on ne compte plus le matériel endommagé dans les prisons francophones du pays. A ce stade, la direction des établissements pénitentiaires déclare, à travers la voix de sa porte-parole, n’avoir aucune idée du bilan des dégâts. Mais ce qui semble certain, c’est que la note s’élève à plusieurs dizaines milliers d’euros. A un moment ou un autre, il va falloir procéder à des réparations. Et ce, avant tout, pour assurer la sécurité de ces différentes prisons, où des détenus ont protesté à leur manière.
Des objets en feu
Des images vidéo tournent dimanche sur internet montrant des détenus mettre le feu à des objets au sein de la prison d'Andenne pour protester contre les conditions de détention. Ni le bourgmestre d'Andenne, Claude Eerdekens, ni le chef de corps de la police d'Andenne, ne sont au courant de ces méfaits. Un détenu a filmé une scène à l'intérieur de la prison d'Andenne. On y voit une pièce ravagée avec des objets mis en feu. Sur la vidéo, on entend des détenus crier "Libertad! Libertad!". La situation devient de plus en plus tendue dans les différentes prisons du royaume puisqu'il y aura deux semaines lundi que les gardiens sont en grève. Ils rejettent le protocole d'accord proposé vendredi par le ministre de la Justice, Koen Geens.
Le directeur de la prison d'Andenne qui est également directeur de l'association des directeurs des prisons francophones, Marc Dizier, indique que le chaos dans la prison règne depuis plusieurs jours mais dit comprendre les détenus qui ne peuvent plus sortir de leur cellule depuis maintenant quatorze jours.
"Ils mettent le feu à des bouts de papiers ou de tissus et les jettent dans la cour. Il y a eu quelques débuts d'incendie mais rien qui ne nécessite l'intervention des pompiers", explique-t-il, qualifiant la situation de grève actuelle "d'inadmissible". Les détenus n'ont en effet pas de sorties au préau, pas de visites de leur famille et n'ont eu que trois fois la possibilité d'avoir accès aux douches en quinze jours.
Le directeur comprend donc leur énervement. Marc Dizier s'est aussi exprimé sur le fait que des militaires viennent en renfort dans les prisons. Une possibilité qui le "sidère". Il imagine mal les militaires remplir les fonctions des gardiens de prison, à savoir s'occuper de l'accès au préau, des repas, des visites de familiales, etc. Pour lui, c'est une mesure digne d'une "dictature".
"Des militaires, que je respecte, contre des agents de l'Etat qui ont prêté serment, pour moi cela s'appelle une dictature ou un état totalitaire", a commenté pour sa part un syndicaliste de la prison de Namur. Des détenus y casseraient du mobilier et jetteraient de la mayonnaise et de l'urine sur les rares gardiens qui travaillent, a appris l'agence de presse Belga de source syndicale.
Des troubles éclatent également dans la prison de la ville d'Anvers
Plusieurs dizaines de détenus ont déclenché une émeute dimanche soir dans la prison d'Anvers, située rue des Béguines, a fait savoir la police locale de la Métropole à l'agence Belga. Des renforts ont été appelés entre 21 et 21h30 après que les prisonniers ont refusé de réintégrer leurs cellules. La police a ouvert le dialogue avec les détenus, dont on ignore les motivations. Ces troubles surviennent au lendemain d'un soulèvement important de la prison de Merkplas, où quelque 170 prisonniers ont détruit du mobilier et bouté le feu à plusieurs endroits après la promenade du soir.