Le TBL1+ couvre le risque à 99,99% mais tous les signaux n'en sont pas équipés

Le système de signalisation sur le lieu de l'accident ferroviaire survenu dimanche soir à Saint-Georges-sur-Meuse n'était pas équipé du système de sécurité TBL1+. Si cela avait été le cas, l'accident aurait pu être évité.

Belga
Le TBL1+ couvre le risque à 99,99% mais tous les signaux n'en sont pas équipés
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L'une des deux voies concernées par l'accident ferroviaire dans la commune de Saint-Georges-Sur-Meuse pourrait être remise en service à la mi-journée mercredi. Infrabel a reçu le feu vert de l'expert judiciaire mardi en fin soirée, a indiqué à Belga le porte-parole du gestionnaire d'infrastructure, Frédéric Sacré.

L'objectif est de remettre en service la seconde voie, plus endommagée, en fin de journée. L'expert judiciaire a donné son autorisation vers 21h00 mardi soir pour la remise en service d'une des deux voies concernées par la collision entre un train de voyageurs et un train de marchandises dimanche soir.

Infrabel doit désormais s'assurer que la première voie de chemin de fer n'a subi aucun choc et vérifier qu'elle est bien à niveau. La remise en service pourrait avoir lieu en milieu de journée, estime le porte-parole d'Infrabel.

Les trains pourront alors passer en alternance sur cette voie. Des perturbations sont encore à prévoir car les trains ne pourront passer que dans un sens puis dans un autre sur ce tronçon très fréquenté de la dorsale wallonne. En outre seuls les trains IC seront autorisés à emprunter cette voie entre Flémalle et Huy une fois rouverte à la circulation. Des navettes de bus assureront toujours les dessertes locales.

La seconde voie, qui a été endommagée par la collision et le déraillement d'un train, nécessite plus de travaux. "L'objectif est de la remettre en service mercredi soir", avance M. Sacré. Entre 15 à 20 mètres de voie doivent être remplacés, ainsi que 50 mètres de traverses (les billes de chemin de fer en béton, ndlr), explique-t-il.

Infrabel mise sur un retour à la situation normale dans la soirée ou jeudi matin au plus tard.

Le système de signalisation n'était pas équipé du système de sécurité TBL1+

L'ensemble des lignes ferroviaires belges sont bien équipées du système de freinage d'urgence TBL1+ mais seuls deux tiers des feux de signalisation en sont équipés, précise Infrabel, gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire. Ceci signifie que le risque est couvert à 99,99%. Le porte-parole Frédéric Sacré précise qu'il n'a jamais été dit que 99,99% des feux de signalisation sont équipés de ce système de sécurité. Selon les chiffres d'Agoria.be publiés en mars 2015, 7.500 signaux sur 10.700 ont été agrémentés du système TBL1+, système qui vise à empêcher un train de franchir un feu rouge. Une balise est installée sur la voie et envoie un signal au conducteur qui s'approche du feu. Le chauffeur doit confirmer la réception de ce signal en appuyant sur un bouton. S'il ne le fait pas, le train freine automatiquement. Par ailleurs, si la confirmation est effectuée mais que la vitesse du véhicule dépasse les 40 km/h dans les 300 derniers mètres avant le signal, le freinage est activé automatiquement.

Toutes les lignes sont équipées de ce système mais un choix a dû être fait sur la signalisation. "Nous partions de rien", souligne Frédéric Sacré. Le TBL1+ a ainsi été installé sur les feux de signalisation qui se trouvaient dans les zones à risque et les lieux sensibles, tels que les aiguillages ou les passages à niveau ce qui permet à Infrabel d'assurer une couverture du risque de 99,99%. Le TBL1+ n'est toutefois qu'une aide à la conduite, le principe de base reste l'attention du conducteur.

Par ailleurs, Fréderic Sacré rappelle le caractère transitoire du TBL1+, mis en place à la suite de l'accident de Buizingen de 2010. "Les deux entreprises Infrabel et SNCB ont déposé un plan d'équipement accéléré du système TBL1+ au niveau de l'infrastructure (fin 2015) et du matériel roulant (fin 2013). Ce plan constitue un rattrapage d'urgence acceptable répondant à la nécessité exprimée. Néanmoins, cette installation accélérée sur le réseau belge ne peut constituer qu'une solution transitoire et doit s'articuler avec une installation telle que prévue par les deux entreprises du système ETCS." Ce dernier est une standardisation européenne qui permet notamment de contrôler en permanence la vitesse des trains. Le projet est d'équiper le réseau belge d'ici 2022.

Selon les journaux du groupe Mediahuis, le feu de signalisation de la ligne 125 à l'endroit de la collision entre deux trains dimanche soir n'était pas équipé du TBL1+. Infrabel insiste sur le fait que la société collabore de manière étroite avec la Justice et qu'il respecte le secret lié à l'enquête. Le gestionnaire déplore les conclusions hâtives publiées dans la presse.


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