Attentats de Bruxelles: "Des parlementaires s'achètent des droits d'entrée auprès de certains médias" dénonce Ducarme
Le chef de groupe MR à la Chambre, membre de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, a dénoncé mercredi la fuite dans la presse du premier rapport des experts sur la planification d'urgence et la gestion de crise.
Publié le 06-07-2016 à 18h31 - Mis à jour le 06-07-2016 à 20h04
Le chef de groupe MR à la Chambre Denis Ducarme, membre de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, a dénoncé mercredi la fuite dans la presse du premier rapport des experts sur la planification d'urgence et la gestion de crise.
"Ce document est un draft, une proposition qui n'est pas définitive, dont on ne peut pas tirer de conclusions. Il est navrant que des parlementaires s'achètent des droits d'entrée auprès de certains médias, en provoquant des fuites et en faisant passer l'idée que le texte est définitif alors que les informations sont incomplètes", a-t-il dit.
Pour Denis Ducarme, "ce n'est pas à la hauteur de la charge de la mission de la commission d'enquête".
"Il n'y a pas de plan terrorisme à l'aéroport de Zaventem"
"Les plans spécifiques de l'aéroport ont été conçus principalement pour faire face à une catastrophe 'airside' (crash aérien), selon les experts de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de Bruxelles. "Ces plans ne comprennent pas de volet spécifiquement consacré au terrorisme".
Un CP-Ops (coordinateur des opérations de secours) a "malheureusement fait défaut le 22 mars à Zaventem et cela a suscité des difficultés en termes de coordination notamment avec les centres d'appel 100/112 de Louvain", selon le rapport des experts.
Le plan particulier d'urgence et d'intervention (PPUI) de l'aéroport prescrit que la BAC (Brussels Airport Company) doive prévenir elle-même les services d'incendie, alors que cela relève légalement de la compétence de la centrale 112.
Il s'est également avéré, lors de l'attentat, qu'il n'y avait qu'un seul chien spécialisé dans la recherche de bombes et d'explosifs.
Le rapport invite à remédier au manque d'unité de commandement au sein de la police à l'aéroport. Il souligne enfin que la police aéronautique se plaint d'effectifs insuffisants.
Forts de ces constats, les experts appellent à actualiser d'urgence le PPUI de Zaventem en soulignant l'aspect terrorisme. Le plan doit intégrer la notion d'incident "landside", principalement dans le hall de départ. Les plans d'évacuation doivent être revus et il faut revoir un plan de gestion du trafic alors que l'aéroport ne possède qu'une seule voie d'accès principale.
Les experts sont en revanche relativement positifs sur la manière dont les événements ont été pris en charge à Maelbeek. "Cette approche a bien fonctionné en pratique.
Maggie De Block regrette l'autonomie de la centrale 112 de Bruxelles
La ministre de la Santé publique, Maggie De Block, estime que le caractère régional de la centrale 112 de Bruxelles ne facilite pas la gestion des appels d'urgence. La loi spéciale de 1989 relative aux institutions bruxelloises place la gestion des appels d'urgence à Bruxelles sous la compétence de la Région bruxelloise. La centrale de secours de Bruxelles n'a donc pas été fédéralisée en 2014, au contraire des autres centrales.
"Cela mène, sans doute avec les meilleures intentions, au fait que cette centrale n'intervient souvent pas de façon intégrée, dans le sens qu'elle suit sa propre réglementation en matière de gestion des appels d'urgence. C'est un point difficile dans la coordination et une intervention uniforme dans tout le pays", a déclaré la ministre devant la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 22 mars.
Des problèmes de coordination entre les centrales de Bruxelles et de Louvain sont apparus ce jour-là. L'hôpital de Saint-Luc, proche de l'aéroport national, n'a pas été utilisé. Louvain ne voulait pas surcharger Bruxelles, touché à Maelbeek, et Bruxelles pensait que Saint-Luc avait reçu des blessés de l'aéroport.
En dépit de ces problèmes, les services de secours ont "très bien fonctionné" ce jour-là, a assuré la ministre, même s'il s'agissait d'attentats terroristes inédits en Belgique et qui se sont succédé dans un délai rapproché et sur des territoires proches.