Des couacs de sécurité constatés à Zaventem
Des inspections en avril ont montré qu’il était possible d’accéder sans badge aux bagages déjà enregistrés.
Publié le 08-07-2016 à 06h12 - Mis à jour le 08-07-2016 à 10h32
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L’aéroport de Bruxelles-National, gravement endommagé dans les attentats du 22 mars, a fonctionné avec des structures temporaires. Il a fallu adapter les mesures de sécurité à la situation. Des contrôles ont été effectués par la Direction générale du transport aérien (DGTA) afin de vérifier que les prescrits étaient bien respectés.
Il semble bien, à la lecture de mail internes à la DGTA, que "La Libre" a pu consulter, qu’il y a eu des manquements. Ces mails ont été adressés au chef de la sécurité de la DGTA et, en copie, à la direction générale.
Ces contrôles ont été effectués dans le courant du mois d’avril : il y en a notamment eu les 12, 13, 22 et 25 avril.
Des failles au check-in
Dans les mails faisant état de ces contrôles, un inspecteur relève ainsi qu’à deux reprises, les 22 et 25 avril, il a pu avoir accès aux bagages déjà enregistrés et qui sont déjà pourvus de leur étiquette d’identification.
Cet inspecteur avait dissimulé son badge et a pu manipuler ces bagages par-delà l’espace du check-in. "Il n’y avait pas de supervision de la part du personnel de check-in présent", écrit-il dans un mail.
Il fait référence à un règlement européen qui prescrit que cet espace de bagages auquel il a eu accès sans badge doit absolument être protégé des manipulations de personnes qui n’en ont pas l’autorisation.
Dans son mail, cet inspecteur explique qu’il en a discuté avec les responsables de Swissport et d’Aviapartner. Il leur a expliqué que ce n’était pas conforme à la réglementation en vigueur. "C’est tombé directement dans l’oreille d’un sourd", écrit-il.
Des chaussures suspectes non contrôlées
Cet inspecteur a aussi constaté qu’il y avait des problèmes avec des chaussures qui ne seraient pas soumises aux rayons X après une alarme au portique. Un des collègues de l’inspecteur note que cela doit être et peut être très vite corrigé.
Autre problème constaté, les contrôles des bagages de cabine au connector. Trop peu de bacs, (où sont placés les bagages de cabine, vestes, clés, etc.) rejetés ont été contrôlés sur la présence d’explosifs, note-t-il.
Ce deuxième inspecteur, qui a aussi effectué les contrôles, note que le problème de la non-protection des bagages de soute est un problème sérieux qui doit être corrigé dans les plus brefs délais. Il se demande s’il est envisageable de réunir les différentes compagnies aériennes en une fois et de leur faire part du problème.
Il note toutefois que le problème de la protection des bagages de soute devrait disparaître quand on réutilisera le terminal impacté par les attentats du 22 mars mais que les problèmes de chaussures et de détection d’explosifs sur les bagages de cabine perdureront si l’on ne prend pas de mesures. Il faut réagir, dit-il, concluant : "S’il devait se passer à nouveau un attentat, ceci ne jouerait pas en notre faveur."