La Flandre va recadrer le cours de religion

Les évêques francophones scrutent le cours de citoyenneté, ceux du Nord vont recadrer le cours de religion. L'évêque de Tournai Guy Harpigny approuve : "Le cours de religion garde sa pertinence".

Laporte Christian
La Flandre va recadrer le cours de religion
©Photo News

Cours de religion ou de morale et désormais aussi de citoyenneté… La rentrée des classes remet toutes ces formes d’approches très philosophiques à l’avant-plan en Wallonie et à Bruxelles. Les évêques francophones sont très sensibles à ce qui se passe dans l’enseignement officiel où on passe de deux à une heure de religion. C’est peu dire qu’ils seront très attentifs à la concrétisation de la mesure dans les semaines à venir… "Nous avons mis sur pied un groupe d’experts qui suit cela de près afin qu’il y ait une certaine conformité entre les cours de religion dans l’officiel et dans le libre" explique, à "La Libre", Mgr Guy Harpigny. L’évêque de Tournai est en effet chargé des questions d’enseignement au sein de l’aile francophone de la Conférence épiscopale.

Pas question de supprimer le cours de religion

"Pour nous, le cours de religion garde plus que jamais sa pertinence, surtout en ces temps où il faut se battre ensemble pour une citoyenneté responsable et démocratique contre la montée des fondamentalismes…"

En Flandre, les soucis épiscopaux ne sont pas du même ordre. En fait, l’école catholique y est déjà un pont plus loin avec le projet d’"écoles du dialogue" qui veulent s’ouvrir aux autres convictions, notamment musulmanes. Mais certainement pas en créant des mosquées dans les collèges, comme l’avancent les intégristes de "Pro familia" en Flandre et ceux d’Alain Escada (Civitas) en France. En fait, c’est d’"aggiornamento" du contenu du cours de religion qu’il est question. Et cela 20 ans après la dernière réforme mise en place. Mgr Johan Bonny, l’évêque référendaire flamand pour l’enseignement, l’a précisé : sans revenir aux cours de catéchisme d’antan, ni mettre en question l’ouverture à la société globale, il siérait que les élèves du secondaire redeviennent plus familiers des fondements de la chrétienté. Une manière d’affirmer positivement son identité…

Retourner aux fondements sans fondamentalisme

Pour en discuter, les évêques flamands ont mis sur pied un groupe de travail qui compte cinq inspecteurs d’enseignement, cinq enseignants de religion, cinq théologiens et, enfin, cinq formateurs des professeurs de religion chargés de remettre un rapport pour Pâques 2017. Dès la rentrée suivante, les jeunes Flamands devraient mieux se retrouver dans les sept sacrements, faire la part des choses entre une béatification et une canonisation et redécouvrir le sens des fêtes carillonnées. Un retour aux sources et aux fondements du catholicisme sans verser dans le fondamentalisme.

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