Les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve annulées !

Le coût de la sécurité mais aussi le confinement à trois zones a précipité la décision.

Christian Laporte et Belga
Les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve annulées !
©JC Guillaume

Depuis la rentrée académique, Louvain-La-Neuve bruissait de rumeurs concernant une possible annulation des traditionnelles 24 heures vélo qui devaient se dérouler les 26 et 27 octobre. Elles n’auront pas lieu : la nouvelle est tombée jeudi soir par un communiqué du Centre sportif étudiant (CSE) qui est à la manœuvre depuis de longues années de cet événement majeur du folklore estudiantin néolouvaniste et estudiantin tout court.

Une circulaire très exigeante

La mort dans l’âme, le CSE a annoncé qu’il avait dû s’y résoudre à la suite du contexte sécuritaire actuel mais aussi en raison des coûts élevés de gardiennage privé qui en découlent. En cause : la circulaire du ministère de l’Intérieur relative à la sécurité des festivals et des grands événements populaires qui force les organisateurs à encadrer ces lieux de réjouissances de barrières et à en contrôler l’accès aux entrées (double contrôle, tickets puis fouilles de sacs et palpations).

A l’évidence, pareille mesure était impossible à appliquer aux 24heures vélo qui déroulent leur parcours et surtout toutes les animations folklorico-ludiques dans de nombreux quartiers néolouvanistes. Et même si, malgré tout, on pouvait l’imaginer, cela aurait entraîné un renforcement exceptionnel de matériel mais aussi de personnel de contrôle : les bonnes années, il y eut en moyenne 40 000 spectateurs à la méga-fête du vélo et de la guindaille sur le plateau de Lauzelle. L’idée germa alors de limiter l’événement à trois zones de concerts et d’animations qui pouvaient être contrôlées à la fois par les organisateurs, les forces de l’ordre et les services de sécurité. Mais en même temps, cela impliquait que le CSE engage cinq fois plus de gardiens privés supplémentaires qui auraient été à sa charge.

Après moult réflexions, le Centre sportif étudiant a dû constater qu’"il ne pouvait pas assumer cette augmentation considérable des coûts liés à la sécurité, même en faisant payer l’entrée de chaque concert". Et puis, "circonscrire l’événement à trois zones précises ne répondrait plus à l’âme des 24h. Car les 24h vélos sont un événement festif, axé sur une course cycliste et des activités folkloriques impliquant l’ensemble des collectifs étudiants (cercles, régionales, kots à projets) et qui s’adressent à un large public (étudiants, habitants, etc.)".

Cela dit, le CSE et les forces de l’ordre avaient quand même pointé trois lieux possibles pour les animations : à savoir au parking Leclercq, à la place des Sciences et sur le parking de l’Aula Magna face au lac. Sur cette dernière implantation toutefois, la ville d’Ottignies-LLN a marqué sa réticence redoutant les nuisances sonores pour les riverains. Et avait proposé la place Ste-Barbe au Biéreau.

Une organisation très professionnelle

Le bourgmestre Jean-Luc Roland confirme : "Il y avait une réelle crainte que cela débouche sur un rejet des 24 heures par les riverains du lac et des quartiers environnants. Je regrette cependant vraiment l’annulation des 24 h qui ont vraiment pris une belle tournure avec les animations pour les plus jeunes et surtout une organisation très professionnelle. J’espère de tout cœur que l’an prochain nous fêterons ensemble la 40e édition". Et pour marquer son soutien au CSE, il devrait être présent à une conférence de presse des organisateurs ce vendredi matin

Cela dit, ce n’est pas la première fois que les 24 heures sont annulées… Lancées en 1975, elles n’avaient pas eu lieu en 1998 à la suite de la mort d’un étudiant. Le recteur Marcel Crochet a avoué qu’il avait dû prendre alors une décision très difficile.

Le bourgmestre Roland "regrette mais respecte" la décision d'annulation des 24h vélo

Le bourgmestre d'Ottignies Louvain-la-Neuve, Jean-Luc Roland, dit avoir appris avec tristesse la décision du Centre Sportif Etudiants (CSE) d'annuler la 40e édition des 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve. Dans le même temps, il affirme respecter cette décision difficile à prendre par les organisateurs, qui travaillent depuis plusieurs mois pour mettre sur pied l'événement. Cette grande manifestation de folklore estudiantin, qui était prévue les 26 et 27 octobre, a été annulée jeudi soir, vu les coûts élevés engendrés par les mesures de sécurité qu'impose le niveau 3 de menace terroriste. La Ville et la zone de police d'Ottignies/Louvain-la-Neuve étaient tenues de faire respecter les consignes édictées en mai dernier par le ministère de l'Intérieur, et qui s'appliquent à toutes les manifestations publiques de grande ampleur tant que le niveau 3 de menace terroriste est maintenu. Depuis plusieurs semaines, des discussions étaient donc menées avec les organisateurs des 24 heures vélo et il avait été convenu que trois zones de concert seraient confinées à l'aide de barrières Herras, avec des contrôles d'accès renforcés et la présence d'un service privé de gardiennage.

Deux de ces zones avaient été fixées: le parking Leclercq, et la place des Sciences, qui pouvaient à elles deux accueillir environ 20.000 personnes. La localisation de la troisième zone ne faisait pas l'objet d'un accord: les étudiants penchaient pour la Grand-Place ou l'espace devant l'Aula Magna, tandis que les autorités locales préconisaient le haut de la ville universitaire, aux environs des auditoires Sainte-Barbe.

Vu les coûts importants engendrés par ces mesures de sécurité, les étudiants envisageaient de faire payer l'entrée à ces zones de concert. Mais finalement, après avoir refait ses calculs, le CSE a estimé jeudi soir qu'il ne pourrait pas assumer cette explosion des coûts, à moins de fixer un prix d'entrée plus élevé que prévu mais risquant de décourager les étudiants. D'autre part, circonscrire des zones précises ne répondait plus à l'âme des 24 heures vélo. La décision d'annulation a donc été prise, et communiquée notamment au bourgmestre Jean-Luc Roland.

"C'est dommage et j'ai appris cette décision avec tristesse. Mais je la respecte parce qu'elle a dû être très difficile à prendre: toutes les équipes du CSE avec lesquelles nous travaillons depuis des années organisent cet événement de manière professionnelle, et ont fait évoluer l'événement de façon remarquable, au prix de grands efforts. Nous avions la volonté d'aboutir parce que les 24 heures vélo font partie de la vie sociale et folklorique de Louvain-la-Neuve. Mais d'autre part, nous ne pouvions pas brader la sécurité", indiquait le bourgmestre Jean-Luc Roland jeudi soir.

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