Fremault sur le survol de Bruxelles : "La Flandre se trompe de cible"
- Publié le 10-02-2017 à 09h40
- Mis à jour le 10-02-2017 à 09h41
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La pression se fait de plus en plus forte sur le gouvernement dans le dossier du survol de Bruxelles.La Région de Bruxelloise ne changera pas d’un iota la position qui est la sienne depuis l’annonce, début 2016, de la fin de quinze années de tolérance vis-à-vis des violations de ses normes de bruit. La ministre de l’Environnement Céline Fremault (CDH) confiait jeudi que l’ensemble de son gouvernement soutenait cette position, CD&V et Open VLD, également membres du gouvernement fédéral, compris. La pression s’accentue, en Flandre surtout, alors que dans 10 jours, le dossier du survol de Bruxelles sera à nouveau au menu du comité de concertation (qui réunit fédéral et Régions). Et le 22 février, les amendes pourront frapper les compagnies aériennes qui ne respectent pas de manière stricte les normes bruxelloises. De quoi les pousser à quitter Zaventem, indique-t-on au niveau de l’aéroport et des autorités flamandes.
Hier, le vice-Premier ministre CD&V Kris Peeters sortait de son chapeau une directive européenne que n’aurait pas respectée la Région bruxelloise et qui pourrait, selon lui, retarder de 3 à 6 mois le respect strict des normes de bruit. "Ces normes existent depuis 1999 et jamais ces dispositions - qui concernent les aspects techniques de ‘produits’ n’ont été invoquées… C’est tout de même étonnant", réagit Céline Fremault, dont les services juridiques analysent toujours les arguments de Kris Peeters. "Il s’agit peut-être de gagner du temps mais cela ne change rien quant à la compétence de la Région bruxelloise en matière de normes de bruit."
La ministre CDH rappelle que le Premier ministre Charles Michel (MR) lui avait promis, il y a plusieurs mois déjà, de réunir des groupes de travail afin de trouver une solution concertée au problème du survol de Bruxelles. Jamais ces groupes ne furent réunis alors qu’en 2015, la route du canal, qui traverse la capitale, recevait des vols supplémentaires. "Nous ne sommes pas contre l’aéroport, nous ne plaidons pas pour une no flight zone sur Bruxelles non plus", poursuit Céline Fremault. "Nous sommes demandeur d’une solution qui respecte le cadre de vie et la santé des Bruxellois. La Flandre se trompe de cible en s’attaquant à Bruxelles. Monsieur Peeters ferait mieux de dépenser son énergie afin que son gouvernement présente une solution qui, je le rappelle, est attendue depuis deux ans et demi." Pour elle, il ne faut pas opposer intérêts économiques et environnementaux : "Des choses rassemblent Bruxelles et la Flandre."
Dispersion au Nord
Le cabinet du ministre fédéral de la Mobilité se dit au travail pour une solution structurelle. François Bellot (MR) demande aux acteurs de se montrer patients, "la concertation a démarré", annonce-t-il. En attendant, le gouvernement fédéral entre dans l’entonnoir dans ce dossier. Tous azimuts, on soupçonne le Premier ministre de jouer l’immobilisme, de peur de vivre un scénario à la "Plan Wathelet". Une posture électoralement intenable pour son parti à Bruxelles, estime-t-on jusqu’à l’intérieur du MR.
Plusieurs éléments risquent par ailleurs de le forcer à bouger. D’abord l’impact du respect strict des normes de bruit sur les activités de l’aéroport national, ensuite les actions en cessation environnementale bruxelloises et flamandes qui pourraient donner lieu à des astreintes d’ici l’été et enfin les demandes venues de Flandre. Ces dernières visent la dispersion des nuisances dans la périphérie Nord, le problème de la route aérienne qui passe par la région de Louvain et celui de la stabilité juridique du plan de survol.