Survol : rififi en périphérie "Est" de Bruxelles
- Publié le 14-02-2017 à 08h42
- Mis à jour le 14-02-2017 à 08h44
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Une nouvelle association propose une "solution" au dossier des nuisances sonores. Et se fait recaler par d’autres riverains.Le survol de Bruxelles va probablement alimenter la chronique jusqu’au 22 février, date à laquelle la Région de Bruxelles-Capitale imposera dans son ciel le respect strict de ses normes de bruit. Nouvelle preuve ce lundi avec l’apparition d’un nouvel acteur sur la scène de cette saga sans fin. L’association d’habitants "Tervuren-Overijse" compte déjà un millier de membres, assure son porte-parole Sam De Laender. Ce dernier s’est associé avec Jean-Noël Lebrun, animateur du mouvement "Cœur Europe", issu du quartier européen de Bruxelles. Rejetant tout nimbysme, Cœur Europe s’était déjà fait remarquer en produisant des expertises sur l’impact de l’exploitation de l’aéroport et en structurant des alternatives au survol intensif de la capitale.
Le CD&V accusé de protéger les Van Rompuy
Ce nouveau tandem présente donc "sa" solution pour un meilleur équilibre dans le partage des nuisances dans la périphérie Est de Bruxelles. Et ce, "en tenant compte de la densité de population des zones survolées". Pour y parvenir, les deux associations proposent d’inverser la logique qui prévaut actuellement dans l’utilisation des pistes pour les décollages depuis l’aéroport national. Aujourd’hui, la piste 25 droite est utilisée de manière prioritaire. Ce n’est que dans certaines conditions de vent que les décollages sont opérés en piste 19. Cette dernière, dite subsidiaire, traverse les deux autres pistes de l’aéroport de Bruxelles-National. L’association Tervuren-Overijse propose que pour les décollages en direction du Sud-Est, cette piste 19 devienne préférentielle. En contrepartie, les habitants ainsi pénalisés obtiendraient un resserrement du virage gauche au départ de la piste 25 R.
Pour les auteurs de la proposition, il s’agit de mettre fin à la situation privilégiée du village de Sterrebeek qu’ils croient protégé par le CD&V parce qu’une partie de la famille Van Rompuy y habite - singulièrement le député Eric. "Nous demandons que le CD&V comprenne qu’il est impossible d’exempter quasi totalement des nuisances Sterrebeek (4 000 habitants pour 3 % du trafic)." Cette attitude bloque la réforme proposée par Tervuren-Overijse qui en appelle au bon sens du vice-Premier CD&V Kris Peeters.
La nouvelle association s’est cependant déjà attirée les foudres d’autres comités citoyens. "Ces gens ne se rendent pas compte que leur option va envoyer des avions dans d’autres quartiers de Tervuren, on est dans le nimbysme pur", estime Peter-Paul Struycken, pour l’association Wakker Tervuren.
La proposition est également combattue par l’UBCNA (l’Union belge contre les nuisances sonores). Plus courte et croisant les deux autres pistes, la 19 a été déclarée plus dangereuse par quatre études différentes, rappelle l’UBCNA. L’association se base sur un rapport de l’administration fédérale datant de 2012 où les problèmes posés par l’application préférentielle de la 19 avaient été soulevés. Cette option réduirait par ailleurs les capacités de l’aéroport, dit L’UBCNA. "Utiliser la 19 au décollage, c’est tout simplement déplacer le problème de la gauche vers la droite, et créer un nouveau centre de contestation ailleurs, ajoute l’association. Pour résoudre la problématique du survol de Bruxelles, il faut une réflexion globale."
