Alexandre, prince encore à découvrir
Publié le 19-03-2017 à 09h06 - Mis à jour le 19-03-2017 à 09h09
A l’initiative de la princesse Léa, une expo itinérante invite à cerner l’homme.C’est le prince de Belgique le plus méconnu. Le plus discret aussi même si, dans sa jeunesse, la presse "pipole" d’alors crut déceler en lui un impénitent fêtard. La vérité est de dire qu’on l’invita, pire, qu’on le força pratiquement à rester discret alors qu’il aurait voulu montrer concrètement son attachement à son pays et à ses habitants en s’engageant pour eux. Alexandre de Belgique, demi-frère de Baudouin et d’Albert II, avait levé un petit coin du voile de cet isolement forcé dans un docu-reportage de Nicolas Delvaulx qu’on put découvrir sur la RTBF.
Une personnalité très marquée par la Question royale
Mais à défaut d’une biographie scientifique à écrire sur un prince de l’ombre très attachant parce que conscient de la place des valeurs dans un monde déboussolé, il s’imposait de jeter un regard global sur le fils de Léopold III et de la princesse Lilian. La princesse Léa s’y est attelée en ouvrant ses archives pour une exposition itinérante qui sonde le cœur et les reins d’une personnalité qu’on pensait effacée mais qui a subi en première ligne les conséquences de la Question royale. Né en 1942 à Laeken occupé par les nazis avant d’être déporté avec sa famille dans le Reich et au lieu de retrouver le pays libéré, il fut contraint à un exil suisse moins doré qu’on l’imagine. On connaît la suite : le retour de la famille après la consultation populaire favorable à son père vira au drame avec l’abdication. Et puis la classe politique accusa ses parents d’avoir instrumentalisé le début du règne de Baudouin.
Une vision historique, pas hagiographique
Toutes ces dimensions sont présentes, sans langue de bois, dans l’expo préparée par une équipe autour de Jean-Christophe Hubert où on découvre aussi à travers moult archives, documents comme objets personnels, une famille dans toutes ses spécificités. Certes royale mais connaissant les mêmes remous de l’existence que ceux qui ne vivent pas dans un palais… A l’instar des écrits de la princesse Esmeralda et dans la foulée des travaux des Dumoulin, Dujardin et Defrance, c’est une belle manière d’entrer dans le vécu troublé d’une famille appelée à exercer les plus hautes fonctions de l’Etat. On se réjouira que l’expo ait démarré vendredi à Bruges avant d’aller au printemps à Arlon et cet été à Corroy-le-Château. Elle poursuivra sa tournée en d’autres lieux du Nord comme du Sud mais il siérait qu’elle passe aussi par le Palais royal pendant l’été 2018 ou 2019. Ce serait une belle manière aussi de montrer la sérénité retrouvée entre ses membres…Christian Laporte
Jusqu’au 17 avril, elle est visible tous les jours de 10 à 18h à XPO-Center, Oud St Jan à Bruges. Renseignements : www.expoalexandredebelgique.be