Qui sont les Kamikaze Riders ?
- Publié le 05-07-2017 à 12h17
- Mis à jour le 05-07-2017 à 15h01
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C’était à peine quelques jours avant le Nouvel An 2016 alors que les souvenirs des attentats du 13 novembre à Paris et du lockdown, qui avait vidé les rues de Bruxelles le 20 novembre 2015, étaient encore très vivaces. Deux hommes, considérés comme les figures de proue d’un club de motards majoritairement de confession musulmane, les Kamikaze Riders, avaient été arrêtés.
On les soupçonnait alors de préparer un attentat. Les enquêteurs étaient convaincus que "ces menaces sérieuses d’attentat" se concrétiseraient durant les fêtes de fin d’année. Cela avait conduit les autorités à annuler le traditionnel feu d’artifice du 31 décembre à Bruxelles.
L’affaire s’était toutefois dégonflée et la charge de "tentative d'attentat" avait été abandonnée. Lors du procès, ils comparaissaient pour participation aux activités d’un groupe terroriste. Les deux radicalisés avaient finalement été condamnés à 6 ans de prison pour Saïd Saouti et 3 ans pour Mohamed Kerai.
Des Kamikaze Riders à nouveau soupçonnés
Aujourd'hui, les Kamikaze Riders font à nouveau parler d'eux. Tout d'abord, l'homme de 42 ans soupçonné de projeter une "action violente" interpellé ce mercredi matin dans la banlieue de Lille entretiendrait des liens avec le groupe de motards belges.
Ensuite, deux personnes interpellées cette nuit à Anderlecht font également partie de l'entourage des Kamikaze Riders. Lors des perquisitions menées dans la commune de Bruxelles, des kalachnikovs et des munitions ont été retrouvées.
Qui sont ce motards ?
Ils sont, selon les sources, entre 30 et 50 membres et étaient jusqu’à il y a peu connus des seuls amateurs d’acrobaties motocyclistes. Réalisées sur le ring de Bruxelles ou sur les voies rapides de la capitale, postées sur les sites de partage de vidéos, leurs acrobaties n’étaient pas du goût des puristes de la moto qui ne jurent que par le terrain privé.
Groupe né dans les années 90, les Kamikaze Riders étaient au départ des adeptes... de vélo acrobatique. L’âge venant, ils sont passés au quad et surtout à la moto : toujours des Kawasaki. Comme de nombreux clubs, les membres s’étaient choisi un logo et ils arborent un tatouage "Kill" sur un des poignets.
Le groupe avait déjà fait l’objet d’une attention du parquet fédéral en 2012 et en 2013. Plusieurs membres de Sharia4Belgium, dont les frères Elouassaki, dont deux ont été condamnés à Anvers pour terrorisme, étaient des proches ou des membres du club. Mais les Kamikaze Riders n’ont pas été poursuivis. Me Abderrahim Lahlali, qui a défendu la famille Elouassaki, souligne que le profil de ces motards est varié : "Il y avait des Belges, des Italiens, des Turcs, des Marocains", expose-t-il.
Plusieurs des membres des Kamikaze Riders ont relayé des messages djihadistes sur leur compte Facebook. "L’enquête a montré que certains avaient des sympathies pour l’Etat islamique", concède l’avocat qui insiste sur le fait que cela ne fait pas des Kamikaze Riders un groupe terroriste.
"Une famille qui aime se retrouver"
Interrogé en 2016, Ludovic Ansel, un membre de Kamikaze Riders, déplorait que les médias salissent le nom de son club de moto. Selon lui, ce dernier n'est pas un gang ou un groupe terroriste mais une famille partageant la passion de la moto. Ses membres sont, affirmait-il, "présents dans toute la Belgique" et "de toutes origines et confessions, pas spécifiquement de religion musulmane".
"C'est une famille qui aime se retrouver autour de sa passion commune, la moto. Cela me fait mal au coeur de voir le nom de ce club sali par les médias. Ce n'est pas parce que quelqu'un fait une bêtise, que les autres doivent en pâtir", indiquait ce membre des Kamikaze Riders depuis 10 ans.