Un travailleur belge sur cinq ne se sent pas bien dans son emploi (INFOGRAPHIE)

Solange Berger

Publié le 30-08-2017 à 13h59 - Mis à jour le 30-08-2017 à 14h53

Fonctionnaire europe sortie bureau travail ©Johanna De Tessieres

Le contenu de la fonction est important. Mais l’environnement de travail et la culture de l’entreprise aussi. Or ils sont négligés. Mon emploi et mon employeur correspondent-ils à mes attentes ? Seuls 44 % des salariés belges se sentent vraiment bien dans leur entreprise et s’estiment donc au bon endroit. Et près d’un sur cinq ne s’y sent pas bien. Tels sont les chiffres qui ressortent d’une enquête menée par Tempo-Team auprès de 1 050 travailleurs. "Et pourtant, c’est essentiel d’avoir une bonne adéquation entre les attentes des entreprises et des travailleurs", estime Laurence Evrard, director Operations chez Tempo-Team. "Si ce matching est bon, on a des travailleurs vraiment heureux qui sont fidèles et motivés." En effet, les travailleurs qui se sentent bien dans leur entreprise sont 6 fois plus souvent heureux dans leur travail et 5 fois plus heureux dans la vie en général.

Au-delà de la fonction

"Mais le matching va bien au-delà du contenu de la fonction et des compétences. Il faut aussi voir la culture de l’entreprise, les perspectives d’avenir qu’elle offre, l’environnement de travail, la personnalité du salarié… Ces aspects ne sont pas toujours très clairs. Ni pour l’entreprise qui trouve avant tout important que le travail soit fait; ni pour le travailleur. On note souvent que pour celui-ci, c’est encore souvent le salaire qui prime. Entre deux propositions d’emploi, je constate que le salarié va choisir celle qui offre le meilleur salaire même si l’entreprise correspond moins à ses valeurs", poursuit Laurence Evrard, qui estime que "la clé du succès d’un bon matching est le travail en amont qui se fait lors du recrutement." En analysant les attentes tant du travailleur que de l’employeur. "Il s’agit parfois de détails. Certaines personnes n’apprécient pas de travailler sur un plateau ou de passer du temps avec leurs collègues en dehors des heures de travail. Il est important de le savoir."

Le premier jour d’intégration est aussi essentiel. "On note que quand il y a un réel accompagnement du travailleur lors de son premier jour de boulot, il est plus satisfait de son emploi que s’il avait dû se débrouiller seul", constate encore Laurence Evrard qui juge également important un suivi continu. "Il faut s’assurer que le matching reste le bon car la situation peut évoluer. Le dialogue doit rester ouvert entre employeur et employé pour que chacun puisse s’exprimer dès qu’un problème se pose."

L’entreprise idéale

Concernant les attentes des travailleurs, l’enquête de Tempo-Team montre que 54 % des salariés préfèrent travailler dans une PME. Celle-ci correspond mieux aux critères de l’entreprise idéale, excepté pour la rémunération (voir infographie). Les travailleurs des PME ressentent une plus forte correspondance avec leur entreprise que ceux des grandes entreprises (56 % contre 31 %). "Mais je pense que tout le monde n’est pas fait pour travailler dans une PME. Idem pour une grande entreprise. Cela dépend fortement de la personnalité du travailleur."

Un travailleur belge sur cinq ne se sent pas bien dans son emploi (INFOGRAPHIE) — ©IPM GRAPHICS

La personne au centre

Coaching. Pour trouver le job idéal, il faut savoir d’abord ce que l’on veut. "Au-delà des compétences, il est essentiel de comprendre ce que la personne a vraiment envie de faire", explique Aida Mhiri, coach de carrière au sein de l’ASBL Vokans. Présente à Bruxelles et en Flandre depuis plus de 25 ans, cette association propose deux aides. La première concerne les personnes qui ont déjà un emploi, mais qui veulent en changer. La deuxième est un accompagnement pour les personnes à la recherche d’un emploi. Les deux se font par l’analyse de cinq niveaux : les compétences de la personne, ses valeurs, les conditions de travail qu’elle estime importantes, l’équilibre entre le physique et le mental qu’elle désire et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée qu’elle souhaite. "Avec un même diplôme, deux personnes peuvent avoir des attentes totalement différentes", explique Aida Mhiri qui approche aussi l’employeur pour voir si le poste correspond bien aux attentes du travailleur. "Cette démarche est essentielle aujourd’hui. Il y a une demande, des jeunes bien sûr mais aussi des autres travailleurs aussi. Tout le monde a besoin d’être en adéquation avec son boulot."