Mauvaise blague à Ath: des profs dérapent en jouant aux djihadistes pour promouvoir les arts martiaux
Une fausse attaque à la mitraillette pour promouvoir des cours d’arts martiaux a eu lieu dans une école secondaire.
Publié le 06-10-2017 à 09h43 - Mis à jour le 06-10-2017 à 14h40
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Une fausse attaque à la mitraillette pour promouvoir des cours d’arts martiaux a eu lieu dans une école secondaire. Les faits se sont déroulés lundi dernier au sein de l’école Saint-Julien d’Ath mais n’ont été connus que ce jeudi. Sur le temps de midi, un homme cagoulé s’est introduit dans une salle de l’école, armé d’une mitraillette factice. Il a demandé à tous les élèves de sortir leur portefeuille et leur portable et de les mettre sur la table.
À ce moment-là, un prof est intervenu en faisant des prises d’arts martiaux afin de désarmer l’homme cagoulé. Les élèves, sous le choc, apprennent alors que tout cela est une mise en scène faite par deux professeurs en vue de promouvoir des cours d’arts martiaux dans l’établissement.
"Je suis outrée de ce qui s’est passé, déclare une maman d’élève qui a souhaité garder l’anonymat. Apprendre qu’une telle mise en scène s’est déroulée dans une école pour simplement promouvoir des cours de self-defense , vu les temps qui courent, c’est inacceptable."
La maman a même songé à porter plainte contre l’école. "Quand mon enfant m’a expliqué cette histoire, il m’a avoué avoir été sous le choc même si c’était une supercherie. J’ai hésité à porter plainte mais je ne veux pas lui porter préjudice dans ses études. On ne sait jamais. J’ai donc laissé tomber. Je ne pense d’ailleurs pas être la seule maman à avoir voulu aller plus loin dans cette affaire !"
Selon nos informations, cette mise en scène se déroule chaque année pour la présentation de ces cours d’arts martiaux. Par contre, c’est la première fois que celle-ci passe mal auprès des élèves et aux yeux des parents.
La direction de l’école ainsi que les professeurs responsables n’ont pas souhaité réagir à cette information malgré nos demandes insistantes.
C’est donc une mauvaise blague qui peut avoir des conséquences au niveau judiciaire. "Il y a clairement un port d’arme illégal dans ce cas, même si celle-ci était factice. Elle était portée dans un lieu public. Si une plainte est déposée, l’affaire pourrait être mise dans les mains du tribunal qui pourrait aller jusqu’à sanctionner le porteur de l’arme d’une peine de prison."
C’est une pratique qui est aussi mise en doute au niveau de sa pédagogie, selon le policier que nous avons contacté.
"Conseiller à des élèves d’aller attaquer une personne qui a une mitrailleuse en main, et même avec une formation en arts martiaux, c’est un peu utopique car la personne aura le temps d’abattre ceux qui l’approchent avant qu’elle ne soit touchée", ajoute le policier .
"Ce ne sont pas du tout les gestes que l’on conseille, à la police. Si on subissait une attaque comme celle de Las Vegas où une personne mitraille à tout-va dans une école, et si un agent en civil était présent en premier sur les lieux, on lui donne comme consigne de se mettre à l’abri. On ne lui conseillera sûrement pas d’aller tenter de le désarmer à l’aide d’arts martiaux", ajoute le policier.
De huit jours à trois mois de prison
Mauvaise blague ou non, cette publicité d’un mauvais goût certain pourrait valoir une belle ligne au casier judiciaire de son auteur.
"Si cette personne en question devait répondre de ses faits devant la justice, il devrait se défendre du chef de menaces par gestes ou emblèmes", détaille Frédéric Bariseau, premier substitut du procureur du Roi de l’arrondissement judiciaire Mons-Tournai, division de Tournai.
"L’emblème étant alors l’arme, même si cette dernière est factice. L’individu risque ainsi une peine d’emprisonnement allant de huit jours à trois mois."
Évidemment, une telle mention dans le casier judiciaire, voilà de quoi faire tache pour quelqu’un souhaitant délivrer des cours d’arts martiaux et évoluer dans le milieu de l’enseignement…