Bruxelles est francophone à 92%, selon les déclarations fiscales
Publié le 04-12-2017 à 06h52 - Mis à jour le 04-12-2017 à 08h14
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Les données linguistiques tirées des déclarations fiscales 2017 sont sans appel : le français domine.
Alors que les institutions bruxelloises actuelles sont, de nouveau, remises en cause par les partis flamands (dernièrement, par le SP.A), voici un élément factuel à verser au dossier.
Sur la base des données fiscales pour 2017, le rapport de force entre les deux grandes communautés linguistiques du pays montre clairement que la Région bruxelloise est une zone où le français l’emporte. Et de loin : 92 % des habitants reçoivent dans la langue de Molière la déclaration pour l’impôt des personnes physiques (IPP).
C’est ce qu’il ressort d’une réponse du ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), adressée au député fédéral Gautier Calomne (MR). Ce dernier avait demandé au ministre de donner à la Chambre le sexe linguistique des déclarations IPP dans les communes à facilités et à Bruxelles.
En effet, dans ces zones, les administrés doivent dévoiler leur préférence linguistique à l’occasion de leur rapport annuel avec l’administration fiscale. Il ne s’agit pas de données aussi précises que celles d’un recensement linguistique (les personnes d’origine étrangère opteront plus volontiers pour le français, par exemple) mais les informations tirées des déclarations IPP donnent tout de même une bonne indication du poids réel de la "francophonie". Pour rappel, les véritables recensements ne sont plus possibles depuis la fixation de la frontière linguistique en Belgique en 1962.

Le français, roi des communes à facilités…
Très intéressante également, la réponse de Van Overtveldt en ce qui concerne les communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Kraainem, Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem).
Ici aussi, les francophones dominent démographiquement si l’on en croit les données fiscales pour 2017. Dans les six communes à facilités, 30 863 déclarations fiscales l’ont été en français contre 14 235 en néerlandais. Autrement dit, on peut en déduire que, au total, le français est la langue de 68,5 % de la population dans ces entités. Voilà également une pièce à porter au dossier de la réforme de la Région bruxelloise... et de son éventuel élargissement.
"Les déclarations fiscales apportent un éclairage intéressant sur la démographie linguistique, juge en effet Gautier Calomne. Certes, ces données doivent être considérées avec beaucoup de prudence mais elles sont indicatives sur la réalité de terrain. Ces informations sont intéressantes pour alimenter la réflexion en matière de politiques publiques.