Il y a plus de demandeurs d'emploi en Flandre qu'en Wallonie
Publié le 16-03-2018 à 08h43 - Mis à jour le 16-03-2018 à 09h31
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L'Onem a sorti jeudi son rapport 2047. Pour la première fois depuis 1981; le chômage passe sous le demi-million. Historique également, la Flandre compte davantage de demandeurs d'emploi que la Wallonie.
1. Moins de 500 000 chômeurs indemnisés
Le nombre de chômeurs complets indemnisés a diminué de 45 090 unités, pour atteindre 487 291 en 2017. C’est la première fois depuis 1981 que la Belgique passe sous la barre du demi-million de chômeurs. Cette amélioration se situe dans la droite ligne des années précédentes : sur les quatre dernières années, la moyenne annuelle du nombre de chômeurs complets indemnisés a diminué de 163 768 unités.
A quoi peut-on attribuer cette embellie ? Pour l’Onem, trois facteurs l’expliquent. Le premier, c’est la croissance économique modérée (1,7 % en 2017), qui a permis la création de 184 000 emplois ces dernières années (66 000 en 2017). Le deuxième est démographique : la population active et la population en âge de travailler ont moins augmenté qu’auparavant et les départs à la pension sont plus nombreux. Le troisième, ce sont les réformes visant d’une part à soutenir l’emploi (diminution des cotisations patronales…) et d’autre part à modifier l’assurance-chômage. Il s’agit ici essentiellement des limitations apportées au bénéfice des allocations d’insertion, décidées sous Di Rupo et renforcées sous Michel. Depuis 2015, 43 382 personnes n’ayant pas encore suffisamment travaillé se sont ainsi vues privées de leurs allocations.
2. Moins de demandeurs d’emploi wallons que flamands
Les chômeurs complets indemnisés sont divisés en deux catégories : les demandeurs d’emploi et les non-demandeurs d’emploi. Les premiers sont tenus de chercher un job. Leur nombre a diminué de 5,4 % en 2017, pour se fixer à 373 701. Les seconds sont dispensés de chercher un emploi, soit parce qu’ils sont prépensionnés (le terme exact est "chômeurs avec un complément d’entreprise"); soit parce que ce sont des chômeurs âgés. Eux aussi sont moins nombreux. D’une part parce que l’on a durci les critères d’accès à la prépension. D’autre part, parce que l’on a relevé l’âge pour la demande d’une dispense d’inscription comme demandeur d’emploi (60 ans en 2015, 61 ans en 2016, 62 ans en 2017… jusqu’à 65 ans en 2020).
Une évolution remarquable est à constater en 2017. Pour la première fois depuis 2000 (ce sont les statistiques les plus anciennes que l’Onem a pu nous fournir, mais on peut penser qu’il faudrait remonter bien loin pour trouver une telle situation), le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi (CCI-DE) est plus élevé en Flandre qu’en Wallonie (voir infographie). En 2017, l’Onem a compté 154 894 demandeurs d’emploi flamands, pour 153 228 wallons. Il y a dix ans, on en était encore à 160 000 en Flandre et 213 000 en Wallonie. C’est un signe tangible que la Wallonie a davantage progressé : entre 2000 et 2017, le nombre de CCI-DE a connu une hausse de 8,1 % en Flandre et de 20,9 % à Bruxelles, et une baisse de 13,7 % en Wallonie. Mais ce croisement des courbes, en chiffres absolus, est avant tout symbolique. Car en matière de taux de chômage, la Wallonie (12,1 %), tout comme Bruxelles (15,9 %), ont une guerre de retard sur la Flandre (5,9 %).
3. Le taux d’emploi reste insatisfaisant
Avec cette diminution du chômage, on pourrait imaginer que le taux d’emploi a explosé en Belgique, mais ce n’est pas le cas. La Belgique reste coincée à 67,7 % (chiffre 2016), essentiellement grâce aux performances flamandes (72 %), loin des 73,2 % qui constituent l’objectif fixé par l’Europe pour notre pays. Pourquoi cette contre-performance ? Parce que, si le chômage a baissé, la population en âge de travailler a augmenté. Le taux d’emploi n’a donc pas progressé autant qu’espéré.
