Une enquête s’inquiète du manque d’esprit critique et citoyen des jeunes étudiants
Les étudiants qui arrivent en première année à l’université font-ils preuve d’un esprit critique et citoyen affûté ?
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/L63JQBW6LNGE7IPE454BXBTFNM.jpg)
Publié le 24-05-2018 à 06h54 - Mis à jour le 24-05-2018 à 08h53
:focal(1995x1005:2005x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KJQ5YH5IQZHSTLYMEGRNOL7NYU.jpg)
Les étudiants de l'UCL ont réalisé une enquête sur leur capacité en matière d'esprit critique. Les résultats sont interpellants. L'analyse des sources d'information semble faire défaut chez les jeunes.
Les détails de l'enquête de l'AGL:
Echantillon. Pour son enquête relative à l’esprit critique et citoyen des étudiants, l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (l’AGL) a sondé un échantillon représentatif de 1 000 étudiants de première année de bac inscrits à l’UCL cette année. Tout cela, sous le regard de professeurs de l’UCL, et avec l’aide du SMCS (le Support en méthodologie et calcul statistique). L’enquête a été réalisée par écrit lors du premier quadrimestre de cette année académique.
L'implication citoyanne des étudiants a interpellé l'AGL
Les étudiants qui arrivent en première année à l’université font-ils preuve d’un esprit critique et citoyen affûté ? Ont-ils reçu les outils nécessaires pour se forger une pensée personnelle et argumentée ?
C’est sur ces questions que l’AGL, l’Assemblée générale des étudiants de Louvain-la-Neuve, a souhaité se pencher lors de cette année académique. Il en sort un rapport interpellant qui décrit notamment la manière dont les étudiants se renseignent et traitent les informations relatives aux questions de société et d’actualité.
Le recours aux réseaux sociaux
Au rang des principaux constats, l’AGL " trouve importante, voire effarante, la part des étudiants (27 % des répondants) qui s’informent de manière importante auprès de leurs amis ou sur les réseaux sociaux ".
Si, pour le reste, les sites des médias traditionnels sont cités par les étudiants, l’orientation et la fiabilité de ces sites " mériteraient d’être mieux connues des étudiants ". " Nous pensons qu’il est primordial qu’une information sur ces sources puisse être donnée dès le départ de la formation universitaire auprès des étudiants ", note l’AGL, inquiète de l’ignorance de certains étudiants en la matière, sans toutefois vouloir généraliser ce constat à tous les étudiants.
" De manière générale, explique Charles Leurquin, vice-président de l’AGL, notre enquête a permis d’apercevoir que beaucoup d’étudiants connaissent la notion d’esprit critique, mais qu’ils peinent à la mettre en pratique ."
" Certains outils existent déjà à l’UCL pour parfaire l’esprit critique des étudiants , poursuit l’AGL. Mais nous pensons qu’il faut les valoriser et les généraliser. […] Un cours commun tel qu’un cours de critique de l’information décliné selon les secteurs est une solution que nous aimerions appliquer."
Au-delà de l’esprit critique, c’est aussi l’implication citoyenne des étudiants qui a interpellé l’AGL. A titre d’exemple, c’est à peine un étudiant sur trois qui s’est déclaré être engagé de façon active dans une association . " Nous voyons que les étudiants ne sont plus ou moins intéressés par la chose politique, voire même se dépolitisent " , regrette le rapport .
Un des fondamentaux de l’université
Le s conclusions de l’enquête ont fait l’objet de discussions au sein du Conseil académique de l’UCL. Au-delà des constats qui ont été reliés à une tendance de fond, les solutions envisagées par l’AGL ont été débattues. Il faut distinguer esprit critique et citoyen, y a souligné en substance le professeur d’architecture Jean Stillemans. L’esprit critique est un des fondamentaux de l’université. C’est donc d’abord à travers les cours existants qu’il doit être enseigné et mis en œuvre. Quant à l’esprit citoyen, c’est d’abord avant ses 18 ans et sa majorité politique et légale que le jeune doit y être formé.