100 personnes bloquent le chantier du centre fermé pour familles avec enfants
- Publié le 20-06-2018 à 11h36
- Mis à jour le 20-06-2018 à 14h29
Depuis ce matin, à 10h, une centaine de personnes membres du collectif #NotInMyName bloquent le chantier du centre fermé pour familles avec enfants, qui ouvrira bientôt ses portes à côté de l'aéroport de Zaventem. Banderoles toutes déployées, les activistes se sont attachés aux portes et des clôtures du chantier et sont montés sur le toit des nouvelles unités familiales, brandissant leurs slogans : "Une heure en centre fermé = une heure de trop" et "Personne n'est illégal".
Cette action a lieu l'avant-veille d'une visite parlementaire au nouveau centre fermé. Pour le collectif, "visiter, c'est cautionner". Une assertion avec laquelle les parlementaires risquent de ne pas adhérer, au nom du contrôle du parlement sur l'exécutif. "Ecolo-Groen a demandé que ce centre soit visité par les membres de la Commission de l'Intérieur de la Chambre pour que les députés de la majorité ne puissent pas dire qu'ils ne savaient pas. Il s'agit de les confronter avec une réalité qui est insupportable : l'enfermement d'enfants", rétorque Benoît Hellings (Ecolo), qui dit se rendre trois fois par an au 127 bis. "Et certainement pas pour cautionner !".
La Belgique condamnée par la CEDH
De nombreuses personnalités (le délégué général aux droits de l'enfant, la Commissaire européenne aux droits de l'homme), organisations de défense des droits des migrants ainsi que l'opposition, dénoncent depuis des semaines l'ouverture de ce nouveau centre. Le collectif souligne que, face à la volonté du gouvernement d'ouvrir ce centre malgré ces diverses voies, "la désobéissance civile est un recours légitime, pertinent et nécessaire pour empêcher la détention de personnes en centre fermé".
Pour rappel, la Belgique a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) pour avoir enfermé des enfants. Depuis 2008, plus aucune famille avec enfants n'a été placée en centre fermé. Selon le gouvernement, le taux d'évasion dans les maisons de retour - alternative à la détention créées sous l'impulsion d'Annemie Turtelboom (CD&V), première ministre de la Politique de migration et d'Asile - est trop élevé. D'où la nécessité d'ouvrir un nouveau centre. Les familles n'y seront enfermées qu'en dernier recours, d'après Theo Francken (N-VA), secrétaire d'État à l'Asile et la Migration.