Rapport accablant sur la gestion du Logement molenbeekois : des faits graves qui font penser au scandale du Samusocial
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Publié le 21-01-2019 à 06h29 - Mis à jour le 22-01-2019 à 15h06
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L’audit réalisé suite à une série de plaintes relève des faits graves qui font penser au scandale du Samusocial.Accablant, il n’y a pas d’autre mot pour qualifier le rapport d’audit sur la gestion du Logement molenbeekois dont La Libre a pu prendre connaissance alors que le comité de direction de la SISP (Société immobilière de Service public) devrait en discuter ce lundi. Le niveau de risque est jugé "extrême" pour plusieurs éléments analysés comme les procédures d’achats, la gestion des garanties locatives ou des charges locatives. Serait-on face à une incompétence désastreuse pour une société entièrement subsidiée ? Assisterait-t-on à un nouveau scandale du type "Samusocial ?" Y a-t-il eu de l’enrichissement personnel ? C’est trop tôt pour le dire. Mais ce qui est sûr, c’est que cet audit provisoire - la version définitive est attendue pour les prochains jours - met en lumière des faits graves. Rétroactes.
Au bord de l’implosion
Créé il y a cent ans, le Logement molenbeekois gère aujourd’hui un parc locatif de 3 340 logements sociaux situés à Molenbeek. Ce qui le place parmi les trois plus importantes SISP de la Région de Bruxelles-Capitale (avec le Logement bruxellois et le Foyer anderlechtois).
Le 26 mai dernier, La Libre révélait, sur base de plusieurs témoignages, que la société était au bord de l’implosion. Les décomptes des charges, et donc les remboursements, n’étaient plus exécutés depuis 2014, s’indignait une source interne. Des faits de harcèlement étaient également dénoncés. La liste des griefs était longue.
En novembre, on apprenait que le Logement molenbeekois allait faire l’objet d’un audit de la part de la tutelle régionale, la SLRB (Société du logement de la Région de Bruxelles-Capitale), et ce, à la demande de la ministre du Logement, Céline Fremault (CDH). Cette dernière avait dit avoir "reçu mi-novembre des pièces à charge de la SISP".
C’est la société Ernst & Young qui a été chargée de regarder de près le fonctionnement de la SISP. Certains constats sont interpellants. Plus de la moitié des factures (pour une période sous revue de 2013 à 2017) n’ont pas de bons de commande préalable. Un fournisseur a été sélectionné sans procédure de marché public alors que la facture dépasse les 300 000 euros par an. Ce qui laisse supposer des potentiels conflits d’intérêts. Au 31 décembre 2017, les créances des arriérés locatifs atteignent 2,2 millions d’euros (dont 1,1 million pour des locataires présents). Le montant des garanties locatives non placées dépasse les 500 000 euros, ce qui représente un manque à gagner même si les taux d’intérêt sont au plancher. Le retard dans le décompte des charges suscite beaucoup de plaintes des locataires sociaux (souvent en situation de précarité). Au niveau de la gestion du personnel, il y a pas mal de situations anormales telles que des barèmes qui ne correspondent pas au niveau d’études. De façon générale, la politique des ressources humaines est fortement critiquée.
Contacté, Michel Eylenbosch (MR), président du conseil d’administration, n’a pas souhaité réagir.