Deux journalistes cibles de plaintes multiples "du monde politico-financier liégeois"

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a alerté lundi la "Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes" sur la situation de deux journalistes d'investigation belges.

Belga
Deux journalistes cibles de plaintes multiples "du monde politico-financier liégeois"
©Pexels

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a alerté lundi la "Plateforme pour renforcer la protection du journalisme et la sécurité des journalistes" sur la situation de deux journalistes d'investigation belges. "David Leloup et Tom Cochez sont la cible de plaintes multiples émanant d'entreprises ou d'individus du monde politico-financier liégeois", s'inquiète l'organisation sur cette plateforme lancée en 2015 par le Conseil de l'Europe. David Leloup, journaliste indépendant, a publié entre avril 2017 et décembre 2018 une série d'articles dans l'hebdomadaire "Le Vif/L'Express" sur une affaire de corruption impliquant le député fédéral socialiste Alain Mathot et sur la société Nethys, dirigée par l'ex-bourgmestre socialiste d'Ans Stéphane Moreau.

Entre janvier et décembre 2018, il a fait l'objet d'une plainte pénale déposée par la société Semeb et de quatre plaintes au Conseil de déontologie journalistique, déposées par Alain Mathot et les sociétés Nethys SA et Ogeo Fund. Deux autres menaces de plaintes judiciaires ont été annoncées par l'homme d'affaire bruxellois Dominique Janne et par Ogeo Fund, rapporte la FEJ.

Quant à Tom Cochez, journaliste néerlandophone du site Apache qui a collaboré avec Le Vif/L'Express sur ces dossiers, il est visé par deux plaintes déontologiques et deux menaces de plainte judiciaire.

L'Association des journalistes professionnels (AJP) dénonce un "harcèlement" et a mis un avocat spécialisé à disposition de David Leloup, a confirmé à Belga sa secrétaire générale Martine Simonis.

Sur son site internet, le rédacteur en chef du Vif/L'Express, Thierry Fiorilli, explique ne pas avoir été consulté par la FEJ avant la publication de l'alerte. L'hebdomadaire "ne se considère pas au-dessus des règlements, du code de déontologie journalistique et des droits dont dispose chaque citoyen, mis en cause ou non dans l'un des articles du magazine, d'y réagir", souligne-t-il. Avant d'ajouter que, "si elles nous fatiguent un peu", les attaques, plaintes et menaces "ne font que décupler notre résolution à 'dégainer', encore et encore. Puisque notre barillet est loin d'être vide".

La Plateforme pour renforcer la protection du journalisme permet aux organisations de journalistes et de défense de la liberté d'expression partenaires d'alerter le Conseil de l'Europe au sujet de menaces ou violences à l'encontre des professionnels des médias. Une demande de réaction est systématiquement adressée à l'Etat concerné.

Depuis son lancement en 2015, la Plateforme a enregistré 16 alertes relatives à la Belgique, dont 10 sont depuis considérées comme résolues ou ayant reçu une réponse des autorités.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...