L’UCLouvain fusionnée se mobilisera pour Bruxelles
Formations garanties, force de frappe améliorée, aides harmonisées, etc. : voici en quoi consiste concrètement la fusion avec Saint-Louis Bruxelles votée ce mercredi.
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Publié le 14-12-2022 à 17h33 - Mis à jour le 15-12-2022 à 10h47
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Cette fois, le dossier est définitivement bouclé. La fusion entre l’université catholique de Louvain et l’université Saint-Louis Bruxelles a été votée, mercredi, en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les deux institutions ont commencé à négocier leur contrat de mariage en juillet 2016. Dix mois plus tard, celui-ci était ficelé. Après près de six ans de fiançailles, voici enfin l’union légalement scellée. “Un moment de réjouissance, c’est sûr”, confie Vincent Blondel, le futur recteur de l’entité fusionnée UCLouvain, qui n’a osé faire aucun commentaire jusqu’au verdict final. “Ce parcours a connu tellement de hauts et de bas, il a fallu beaucoup de persévérance et de patience…”
On le sait, les deux institutions n’ont pas attendu ce texte pour entamer leur collaboration. Le nom d’UCLouvain est déjà passé dans les habitudes, ainsi que l’application de règles communes concernant, par exemple, les évaluations.
En quoi le projet de décret était-il, dès lors, aussi important ? “On a déjà mis en œuvre tout ce qui était possible, explique le recteur, mais une série de choses nécessitent une fusion formelle.”
Les aspects concrets de l’union ont fait l’objet de discussions en 2016. Ils sont détaillés dans un gros document d’une quarantaine de pages qui sert encore de référence aujourd’hui. “C’est ce schéma-là que nous mettrons en œuvre à partir de la rentrée académique 2023-2024.”
Un régime transitoire sera d’abord mis en place, auquel succédera un régime intégré. L’opportunité de passer de l’un à l’autre sera examinée, au plus tôt, trois ans après l’entrée en vigueur de la fusion.
“La mise en commun augmentera notre force de frappe”
De quoi s’agit-il concrètement ? En résumé, l’ensemble des étudiants et des membres du personnel bénéficieront des facilités et de l’expertise des deux institutions. “Saint-Louis jouit notamment d’une grande expertise en matière d’enseignement multilingue, souligne encore Vincent Blondel. Quant à l’UCLouvain, son appartenance à Circle U avec les universités de Berlin, Londres, Paris, Vienne et Pise lui donne une bonne visibilité internationale.”
Les points forts des uns et des autres profiteront désormais à tous. Côté Saint-Louis, la note qui détaille le schéma de la fusion évoque encore sa spécialisation en sciences humaines et son expérience pionnière des enseignements à horaires décalés. Et côté UCLouvain, des services bien rodés d’aide à la constitution de dossier pour décrocher des financements de recherche ou, encore, les formations dispensées par le Louvain Learning Lab, l’accès aux ressources documentaires en ligne, le réseau de contact et les moyens techniques d’un gros service de communication. Entre autres. “La mise en commun renforcera notre force de frappe”, ajoute le recteur.
Elle permettra aussi des économies d’échelle, “notamment en matière de développement informatique ou d’abonnements scientifiques”. Pas question, en revanche, de pertes d’emploi ni de suppression de cours, précise la note interne qui organise la fusion. Dans le régime transitoire, les cinq facultés présentes à Saint-Louis restent des facultés distinctes de leurs correspondantes néolouvanistes. Elles fusionneront en “facultés multisites” dans le régime intégré. Quant aux administrations, elles garderont leur organisation actuelle dans le régime provisoire. Le régime intégré prévoit que les services administratifs de Saint-Louis fonctionneront sur le principe de la subsidiarité qui garantit leur autonomie et les avantages de la proximité.
Avec la fusion, les aides aux étudiants seront harmonisées. Les droits actuels des étudiants sont garantis sur tous les sites et l’harmonisation se fera en maintenant les avantages qui leur sont les plus favorables. Exemple : l’acompte au minerval seulement demandé aux candidats boursiers à Saint-Louis Bruxelles ne le sera plus. En outre, tous les services existants de part et d’autre seront maintenus.
“C’est un bon accord”, estime Vincent Blondel
On peut rappeler que le texte voté mercredi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit plusieurs restrictions à la liberté d’enseignement et à la liberté d’association. L’institution fusionnée devra proposer à l’ULB la co-diplomation de quatre masters de spécialisation que Saint-Louis Bruxelles est actuellement habilitée à organiser seule. En outre, elle ne pourra recevoir aucune habilitation pour organiser des nouveaux programmes d’études à Bruxelles, pendant cinq ans (sauf dans les domaines dans lesquels l’UCLouvain dispose déjà d’habilitations à Bruxelles et quand elle est rendue nécessaire après une modification légale, comme suite à la réforme de la formation initiale des enseignants). Enfin, son financement sera inférieur à la somme des montants qui auraient été attribués aux deux entités sans la fusion.
“C’est un bon accord, estime Vincent Blondel qui préfère parler de “balises” plutôt que de “contreparties accordées à l’ULB”. La future UCLouvain fusionnée comptera 40 000 étudiants dont 15 000 à Bruxelles (10 000 sur les sites actuels de Woluwe et Saint-Gilles, plus 5 000 à Saint-Louis). “Dans de nombreux domaines, nous nous mobiliserons pour le développement bruxellois”, conclut Vincent Blondel qui évoque plusieurs domaines d’expertise tels que l’urbanisme et la santé publique.