Comment la maîtrise du français sera évaluée chez les futurs profs : ce qui se prépare suscite déjà des critiques
Voici ce que l’on sait de la nouvelle épreuve qui verra le jour, en octobre prochain, en début de première année du bachelier.
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Publié le 01-02-2023 à 15h13 - Mis à jour le 01-02-2023 à 16h02
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C’est une des nouveautés de la prochaine rentrée pour ceux qui entameront des études afin de devenir instituteur ou d’enseigner dans le secondaire inférieur (ce qu’on appellera désormais la formation en enseignement pour les sections 1, 2 et 3). La réforme de leur formation initiale est en effet passée par là. Outre quatre ans de cours au lieu de trois, ce qu’on a appelé (peut-être un peu pompeusement) un examen de maîtrise de la langue française leur sera désormais proposé en début de première année. Objectif : vérifier qu’ils maîtrisent bien la langue française. Mais cette épreuve, en cours d’élaboration, suscite quelques débats.
Non obligatoire, identique et simultanée
De quoi s’agit-il ? L’idée est de proposer un test “pour évaluer les compétences de compréhension (analyser et résumer) et de production de textes explicatifs et argumentatifs, en mettant en œuvre adéquatement un processus d’écriture, en ce, compris les règles syntaxiques et orthographiques”. L’épreuve ne sera pas obligatoire. Elle sera proposée chaque année, au mois d’octobre, aux étudiants de première année. Elle sera identique et simultanée pour tous.
Ceux qui la réussissent seront exemptés de suivre le cours de maîtrise de langue française et valideront automatiquement les 5 crédits correspondants. Ceux qui ne la passent pas ou qui échouent devront simplement inscrire ce cours avec les autres qui constituent les 60 crédits de leur première année. Ils seront alors évalués, comme pour leurs autres cours, en session.
“L’évaluation correspondant aux enseignements visés est organisée sous la forme d’une épreuve certificative écrite portant sur la maîtrise approfondie de la langue française en qualité d’émetteur et de récepteur en contexte professionnel”, lit-on dans le décret qui organise la réforme de la formation initiale des enseignants.
Le contenu de l’épreuve, son format et ses modalités précises sont discutés au sein d’un groupe de travail à l’Ares (la coupole de l’enseignement supérieur) qui doit préparer l’examen. L’arrêté qui en fixe le cadre devrait être adopté d’ici fin février. Il a fait l’objet d’une première lecture au gouvernement et l’avis du Conseil d’État à son propos est en cours d’analyse.
Dans un deuxième temps, c’est un jury, dont la composition doit encore être arrêtée, qui préparera le contenu définitif du test, les réponses types et les grilles de correction. Toutes les informations seront détaillées sur le site de l’Ares pour que les étudiants puissent s’y préparer au mieux.
Sous forme de questionnaire à choix multiples
Une source proche du dossier regrette que l’évaluation soit seulement écrite. “Et l’expression orale ? Elle est pourtant tellement importante devant une classe”, estime-t-elle. Autre critique : “Pour des questions de faisabilité, une grande partie de l’épreuve devrait prendre la forme d’un QCM, un questionnaire à choix multiples. C’est plus facile à corriger, certes, mais cela permet-il réellement de mesurer correctement ce qu’un enseignant doit maîtriser ?”
Les nouvelles formations initiales pour les sections 4 (le master pour enseigner dans le secondaire supérieur) et 5 (le master pour former les futurs enseignants dans l’enseignement supérieur) ne commenceront pas avant 2025, le temps que les étudiants aient bouclé les trois ans de bachelier dans leur discipline (chimie, géo, math, etc.)
Pour eux, le test de maîtrise de langue française sera obligatoire. Il sera organisé au début de la première année de master. En cas d’échec, l’étudiant devra inscrire 5 crédits supplémentaires à son programme pour suivre le cours ad hoc.