Le chef de cabinet de Valérie De Bue, licencié par la ministre, fait l’objet d’une plainte pour harcèlement
Jean-Marc Galand a été poussé vers la sortie la semaine dernière. ”Je n’ai absolument rien à me reprocher”, assure-t-il.
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Publié le 01-02-2023 à 06h38 - Mis à jour le 01-02-2023 à 08h30
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La fin de la collaboration entre la ministre Valérie De Bue (MR) et son chef de cabinet, Jean-Marc Galand, a été annoncée aux membres du cabinet la semaine dernière. Il est remplacé par Johanna Delaunoy, ancienne cheffe de cabinet adjointe. Un malaise s’était insinué depuis de longs mois déjà au sein des équipes de la ministre wallonne de la Fonction publique et du Tourisme, agitant certaines conversations entre collaborateurs, qui se sont ensuite disséminées au sein du gouvernement wallon et du MR. La situation s’était encore détériorée ces derniers mois.
Le Liégeois, ancien collaborateur de Didier Reynders, qui a également travaillé dans le privé, ne part pour un parachute doré ou un poste prestigieux. Il s’agit d’une rupture de confiance entre la ministre et Jean-Marc Galand.
Concomitamment à ce départ, La Libre apprend l’existence d’une plainte visant Jean-Marc Galand. “Effectivement, une plainte a été déposée. Elle est en cours d’examen”, nous confirme Jean-Baptiste Andries, magistrat presse pour le parquet général de Liège. Cette plainte, qui émane d’une plaignante, concerne des faits de harcèlement présumés. Jean-Marc Galand n’a pas encore été entendu pour cette plainte, qui pourrait ensuite être aiguillée et traitée par l’auditorat du travail de Namur.
Selon nos informations, une seconde plainte existerait pour des faits de licenciement abusif, mais le parquet n’a pas souhaité communiquer à ce sujet.
”Je n’ai absolument rien à me reprocher”
”J’apprends par vos soins qu’une plainte serait déposée contre moi. Si tel était le cas, je porterai immédiatement plainte en diffamation. Je n’ai en effet absolument rien à me reprocher, à quelque titre que ce soit”, nous assure Jean-Marc Galand.
L’intéressé dément en outre tout lien entre l’existence de cette plainte et la fin de son contrat comme directeur de cabinet de Valérie De Bue.
Du côté du cabinet de Valérie De Bue, on tient sur ce point le même discours, insistant sur le fait que “nous n’avons jamais été informés d’une plainte à son égard”.
Le propos est plausible, sachant que Jean-Marc Galand n’a pas encore été entendu par la justice dans ce dossier pour lequel il est, rappelons-le, présumé innocent.
Le porte-parole de Valérie De Bue assure en outre que “la ministre n’a jamais reçu le moindre signe émanant de qui que ce soit au sein du cabinet”.
Il précise néanmoins qu’en début de législature “un courrier d’avocat émanant d’une personne licenciée par le cabinet évoquait un problème avec le chef de cabinet”.
"Le courrier d’avocats a été un des éléments pour justifier son licenciement".
Sur cette affaire, le porte-parole de Valérie De Bue n’en dira pas plus. Il précise par contre bien que Jean-Marc Galand a été “licencié de son poste de chef de cabinet pour cause de rupture de confiance. Le courrier d’avocats a été un des éléments pour justifier son licenciement. Néanmoins, il y a d’autres raisons professionnelles. Nous avons entendu également des rumeurs le concernant, mais cela n’a pas été décisif quant à son licenciement, par respect de la présomption d’innocence. C’est un ensemble de choses qui a contribué à cette rupture de confiance”.
Les difficultés rencontrées au sein du cabinet par certains anciens collaborateurs, et certaines anciennes collaboratrices, étaient en effet un secret de polichinelle dans le milieu politique wallon.
Valérie De Bue a en effet dû faire face, depuis son entrée au gouvernement wallon en 2017, aux départs de plusieurs collaborateurs et collaboratrices.
Une chauffeuse licenciée
Renseignements pris à différentes sources, les propos du porte-parole de Valérie De Bue se rapportent à des faits survenus en début de législature. Une chauffeuse a été licenciée par le cabinet De Bue. Peu de temps après ce licenciement, le cabinet de la ministre a reçu un courrier de l’avocat de la chauffeuse licenciée. Dans ce courrier, l’avocat faisait état d’échanges de SMS à caractère intime entre le chef de cabinet et la chauffeuse. Jean-Marc Galand aurait alors été convoqué par la ministre. Il a reconnu un échange de SMS mais aurait fortement démenti avoir entretenu une relation avec cette personne.