Première en Belgique : une interpellation parlementaire écrite par ChatGPT
Le député bruxellois Jonathan De Patoul (Défi) posera le débat de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les apprentissages scolaires ce vendredi au parlement francophone.
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Publié le 06-02-2023 à 10h55 - Mis à jour le 06-02-2023 à 11h04
Il fallait s’y attendre, c’est le député bruxellois Jonathan De Patoul (Defi) qui a tiré le premier. Ce vendredi en séance plénière du parlement francophone, les députés débattront d’une demande d’interpellation écrite via ChatGPT “à 90 %”. L’interpellation évoque évidemment “l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’enseignement organisé par la Cocof”.
”Monsieur le ministre, je n’ai pas totalement écrit cette question. Ni moi, ni mes collaborateurs, mais c’est bien l’intelligence artificielle via ChatGPT qui l’a fait à 90 % à ma place. Sachez par ailleurs que la ville de New York vient d’interdire l’utilisation de chatGPT dans ses écoles. La direction de Google a émis un code rouge comme réponse à cette intelligence artificielle et même s’il est sans doute un peu tôt pour en tirer des conclusions et s’il faut peut-être se rappeler l’émoi qu’avait pu susciter l’apparition des calculatrices, des ordinateurs, d’internet ou même du moteur de recherche Google dans l’enseignement, des questions se posent aujourd’hui. Aurons-nous à l’avenir des cours dans nos écoles pour apprendre à utiliser correctement l’intelligence artificielle ou au contraire cela sera-t-il interdit ? C’est un grand débat de société qui s’annonce et comme gérer c’est prévoir, je souhaite vous interroger sur la question”, interroge le député bruxellois.
Pourquoi pas 100 % “Parce que je voulais ajouter quelques questions personnelles mais je pense que si j’avais demandé à ChatGPT, ça aurait pu être du 100 %”, commente Jonathan De Patoul, qui utilisait le logiciel développé par Microsoft pour la première fois. “C’est assez intéressant pour le développement de la question. Après, pour des questions plus politiques, l’outil ne semble pas suffisant. Cela m’a rassuré.”
Pour l’anecdote, lors de la rédaction de son interpellation, ChatGPT était saturé : “à cause des examens m’a-t-on dit. Du coup, je me suis branché très tôt le matin et ça a fonctionné”.
L’interpellation de l’élu Défi vise à poser le débat sur les enjeux et conséquences du logiciel dans les apprentissages scolaires. “Les pouvoirs publics doivent pouvoir mettre le débat sur la table. Quand la calculatrice est arrivée dans les cartables, lorsqu’Internet a été créé, Google, etc. On s’est sûrement posé les mêmes questions qu’avec ChatGPT aujourd’hui. Si l’on estime que cet outil va s’imposer dans la société, il faut la préparer à l’utiliser correctement et poser, notamment, la question de l’esprit critique. Il y a vingt ans, on allait à la bibliothèque pour rechercher des informations, hier on allait sur internet et aujourd’hui on commence à utiliser l’intelligence artificielle”, explique-t-il encore.
Avant de laisser la parole à ChatGPT via son interpellation “automatisée” : “il est possible qu’une intelligence artificielle puisse aider les étudiants à réussir leurs examens en fournissant des outils d’apprentissage personnalisés et en adaptant les leçons en fonction des besoins individuels de chaque étudiant. Cependant, il est important de noter que l’IA ne peut pas remplacer complètement l’enseignement humain et la motivation personnelle de l’étudiant est également cruciale pour réussir à ses examens. Il existe des risques potentiels liés à l’utilisation de modèles de traitement du langage comme ChatGPT. Certains de ces risques incluent la propagation de désinformation ou de contenu haineux, la manipulation de l’opinion publique, et la violation de la vie privée. Cependant, il est important de noter que ces risques ne sont pas spécifiques à ChatGPT, mais plutôt à tous les outils de traitement automatique du langage. Il semble donc important de prendre des mesures pour gérer ces risques en développant des politiques et des pratiques appropriées pour l’utilisation de ces outils.”