"Caricature lamentable", "Insulte", "Il ferait rougir le plus antifrancophone": les propos de Paul Magnette suscitent la colère du monde politique

Le président socialiste s'est attiré les foudres de nombre de politiques francophones avec ses propos sur les Flamands "travailleurs" et les Wallons "qui préfèrent profiter de la vie". Des déclarations prononcées sur le ton de l'humour, justifie Paul Magnette.

M.R.Coordinatrice éditoriale

Publié le 07-02-2023 à 17h38 - Mis à jour le 07-02-2023 à 18h41

Paul Magnette Premier ministre? "Si on nous donne le confédéralisme, vous prenez qui vous voulez"

Paul Magnette, président du PS, indiquait ce matin dans le journal Le Soir qu'il était candidat pour le poste de Premier ministre. "Si on nous donne le confédéralisme, pourquoi pas?" a répondu le député fédéral N-VA Theo Francken a répondu au micro de Romain Mayez. "Ils peuvent faire ce qu'ils veulent avec les résidus. Donnez-nous notre autonomie, et pas de problème pour moi. Si nous avons le confédéralisme en Flandre, tout le monde peut devenir Premier ministre de la Belgique, ça ne m'intéresse plus."

"Il est dans les gènes des Flamands de travailler le plus possible. Pourquoi attendre si longtemps avant de goûter au bonheur, se demandent de nombreux Wallons. Les Wallons préfèrent profiter de la vie. Est-ce si mal ?", s'est interrogé le président du PS, Paul Magnette, dans une interview à Dag Allemaal. Les propos du bourgmestre de Charleroi faisant écho au cliché du Wallon paresseux n'ont clairement pas plu à ses collègues francophones.

"Monter les Belges du Nord et du Sud les uns contre les autres, et oublier au passage les très nombreux Wallons et Bruxellois pour qui le travail est source d'accomplissement personnel et de fierté: pour une vision d'avenir du pays, on repassera !", s'est insurgée la ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Georges-Louis Bouchez a regretté pour sa part que le PS taxe une nouvelle fois le francophone de "profiteur". "Le francophone veut bosser, ce que le PS l'empêche de faire", a poursuivi le leader libéral.

Rappelant que le bourgmestre de Charleroi s'était autoproclamé candidat Premier ministre, Mathieu Bihet (MR) s'est à son tour étonné de la teneur des propos du socialiste. "Il parvient à insulter tout le monde, surtout les gens qui bossent, dans une caricature qui ferait rougir le plus antibelge, antifrancophone du coin", a vilipendé le libéral sur Twitter.

Du côté des Engagés, l'on a également déploré l'image que donnait Paul Magnette de la Wallonie. Une "caricature lamentable", a estimé Catherine Fonck.

"Il doit y avoir quelque chose qui m'échappe dans la stratégie promotionnelle de ceux qui se voient Premier ministre", a encore ajouté le président de DéFi, François De Smet.

Pour Raoul Hedebouw, l'attitude du socialiste rappelle celle du leader de la N-VA, Bart De Wever, coutumier "des clichés communautaires". "Paul Magnette ferait mieux de défendre la classe travailleuse de tout le pays plutôt que de monter les régions les unes contre les autres", estime M. Hedebouw.

Paul Magnette réagit

Dans un tweet, Paul Magnette a réagi à la controverse, affirmant que sa déclaration avait été sortie de son contexte. "Confirmation qu'il n'y a pas de place pour le second degré en politique", a-t-il écrit. "Et encore moins quand on fait exprès de ne pas comprendre."