"Encore des journées pédagogiques ! Il y en a sans arrêt, non?"
Les parents ont parfois l’impression que ces jours de congé pour les enfants se multiplient inutilement. Focus sur la formation continue des profs, tout juste réformée.
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Publié le 02-05-2023 à 06h38 - Mis à jour le 02-05-2023 à 06h43
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Mercredi 27 avril, midi. “Mon loulou est en congé, se réjouit Marie-Laure. Demain c’est grève, vendredi journée pédagogique, et puis deux semaines de vacances.” Elle l’avoue quand même : elle a tout fait pour profiter au maximum de sa dernière matinée en solo. D’un côté, il y a donc les parents contents. “C’est pareil pour mes enfants, enchaîne Chloé. Ils sont heureux car leurs congés vont être plus longs !” De l’autre, il y a ceux qui s’agacent à l’annonce d’une journée pédagogique qu’ils ont tendance à considérer comme un congé déguisé pour les enseignants. “Il y a quelques semaines, mes enfants sont restés à la maison un jeudi et un vendredi, témoigne ce papa. Encore des journées pédagogiques ! J’ai l’impression qu’il y en a sans arrêt, non ?”
Le système est assez mal connu. D’ailleurs, la formation professionnelle continue des enseignants et membres des centres PMS a subi une profonde réforme entrée en vigueur cette année, en toute discrétion.
Parfois les cours sont suspendus, parfois pas
Ce qu’on appelle journée pédagogique, c’est une suspension des cours pour permettre aux enseignants de continuer à se former. Tout membre d’une équipe éducative a droit à plusieurs types de formation.
D’abord, 18 jours de formation obligatoire répondant à des besoins collectifs (à répartir sur 6 années, avec un maximum de 5 jours par an). Les cours sont alors suspendus.
À ceux-là s’ajoutent des cas particuliers : un maximum de six autres demi-jours de suspension des cours pour des formations supplémentaires imposées par le gouvernement, deux demi-jours maximum pour des formations dictées par des circonstances exceptionnelles, et cinq demi-jours centrés sur les besoins des écoles dites “en ajustement” (pour coller davantage à leur contrat d’objectifs).
C’est tout, en principe, pour les formations qui donnent lieu à une suspension des cours. Mais chaque membre du personnel enseignant peut également suivre, sur base volontaire, des formations répondant à ses propres besoins individualisés pendant les jours de classe (30 jours en tout, également à répartir sur 6 ans, avec un maximum de 5 jours par an). Le décret ad hoc prévoit alors soit une procédure de remplacement (étudiant en stage, autre membre du personnel), soit l’organisation d’une activité culturelle et sportive pour les élèves. Mais, dans la pratique, les écoles doivent parfois se résoudre à d’autres solutions (des heures d’études ou un licenciement par exemple).
À noter en outre que les enseignants débutants peuvent bénéficier d’un jour par mois de formation complémentaire. On le voit, sur une année scolaire, l’addition de ces jours peut vite être élevée. Mais pour faire quoi ?
Plan de formation de l’école, portfolio du prof
Depuis la réforme mise en œuvre cette année, les formations ne sont plus organisées qu’en réseau ou en interréseaux. Les écoles ne peuvent plus en mettre en place elles-mêmes, au niveau micro. Par contre, elles sont tenues d’élaborer un plan de formation répondant aux besoins collectifs de leurs équipes.
Le Pacte pour un enseignement d’excellence est une très grosse réforme. Rien que les nouveaux référentiels (qui détaillent ce qu’un élève doit apprendre, année par année) doivent faire l’objet de formations pour tout le monde. C’est un exemple de formation interréseaux.
En réseau, chacun a ses priorités. “Les formations propres à Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) sont en lien direct avec les valeurs mises en avant dans notre contrat de gestion, explique par exemple la porte-parole Géraldine Kamps. On peut citer l’égalité scolaire, l’accès et l’ouverture à tous ou, encore, l’esprit critique. Nous proposons également un Groupe d’accueil et d’accompagnement des professeurs entrants.”
La réforme instaure un Conseil de la formation professionnelle (Cofopro), chargé de proposer une offre qui réponde aux attentes des professionnels et aux besoins du système éducatif. Ainsi, spécifiquement pour cette année, l’accent a été mis sur le numérique.
Enfin, pour soutenir les enseignants dans leur évolution, chacun alimentera progressivement un dossier de développement professionnel strictement personnel.