Vu le nouveau calendrier scolaire, beaucoup d'écoles modifient leurs sessions d'examens de juin. Mais pas toutes...
Quelques irréductibles plaquent seulement leur habituelle fin d'année sur les nouveaux rythmes annuels.
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- Publié le 30-05-2023 à 06h43
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Maximiser les temps d’apprentissage et remettre en question les pratiques d’évaluation : tel est aussi un axe de la réforme des rythmes annuels qui ne se limite pas à modifier les dates de congé. Le report de la fin de l’année scolaire du 30 juin au 7 juillet doit donc, logiquement, correspondre à un réaménagement des dernières semaines de classes. Et un grand nombre d’écoles s’y sont attelées.
La tendance principale consiste à reculer les différentes épreuves par rapport au calendrier habituel. Une partie des dates sont imposées pour les épreuves externes certificatives. En 6e primaire, le CEB sera ainsi organisé du 26 au 30 juin. En secondaire, le CE1D (fin de 2e) est programmé du 23 au 28 juin, et le CESS (rhéto) les 23 et 26. On est grosso modo dix jours plus tard que l’année passée.
“Nous avons tout décalé d’une semaine”
Les autres épreuves organisées en interne par les écoles suivent-elles cette tendance ? Voyons ce qui se passe dans l’enseignement secondaire. “Nous avons tout décalé d’une semaine, confirme Thierry Vanderijst, le directeur du Collège Saint-Pierre (Jette). Les délibérations de nos 1400 élèves prennent cinq jours. Elles commencent le surlendemain de la fin des examens, le temps de corriger ceux-ci et d’encoder tous les résultats. Puis les bulletins seront distribués le mardi 4 juillet, le temps restant étant consacré à la gestion des éventuels recours.” Pendant ce temps, que font les élèves ? “Comme chaque année, des activités sont proposées sur base volontaire par l’association de parents, essentiellement pour les deux premières années, en 1e et en 2e”, répond ce directeur.
Voilà pour le schéma plutôt classique. Mais d’autres initiatives se situent aux antipodes du large spectre des scénarios mis en place dans les établissements.
Une session plus légère
D’un côté, des écoles se sont vraiment retroussé les manches pour ouvrir une large réflexion sur la place et la forme des évaluations. En filigrane, le bien-être des élèves après plusieurs années chamboulées. On peut citer deux exemples. À l’Institut Sainte-Marie (Saint-Gilles), le choix s’est porté sur une session plus légère. Seules trois matières sont évaluées en trois journées “de temps particulier d’évaluations”. Le reste est suivi tout au long de l’année. “C’est vraiment bien, insiste cette maman d’une élève cassée par d’autres types de projets pédagogiques. Ma fille renaît. La pression est enfin retombée. J’insiste : sans pour autant brader les acquis !” Et elle remercie “ces écoles bienveillantes qui restent présentes pour les jeunes en difficulté, trop souvent éjectés ailleurs”.
Toujours dans le camp de ceux qui interrogent le système appliqué jusqu’ici, figurent les nombreuses écoles qui remettent en question la pratique des deuxièmes sessions. D’abord, parce qu’il est désormais interdit d’organiser des examens pendant les jours de congé (entendez, avant la rentrée des classes). Si elles interviennent après cette dernière, elles reportent donc de facto le début des cours dans les classes. Ensuite, parce que la philosophie préconisée est de diminuer l’importance des évaluations au bénéfice du temps pédagogique.
Irréductiblement comme d’habitude
À l’opposé de cette mise en chantier se trouvent encore quelques écoles qui, malgré le changement de calendrier et de posture suggérée, continuent irréductiblement comme d’habitude à plaquer sur les nouveaux rythmes leur ancien système de grosse session d’examens. Le tout, même pas retardé. C’est ainsi que plusieurs établissements secondaires annoncent une session de juin prévue, par exemple, du 14 au 23, et précédée d’une semaine complète de révisions.
Les élèves concernés auront eu moins de 3 semaines de “cours” (amputés des voyages scolaires et jours fériés) depuis le dernier congé de deux semaines. Et il leur restera deux semaines de scolarité obligatoire complètes après leur dernier examen, remplacées par des jours blancs.
Qu’en sera-t-il de la fréquentation scolaire lors de la première semaine de juillet ? Pour reprendre l’exemple précédent, les élèves seront dispensés de cours sauf pour venir chercher leur bulletin.
Des contrôles de la fréquentation scolaire
La ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), a promis des contrôles de la fréquentation scolaire. “Un monitoring sera organisé pendant les deux premières années de la réforme, en début et en fin d’année, a-t-elle rappelé cette semaine au Parlement. Il sera réalisé sur un échantillon représentatif de 4 798 établissements.” Elle rappelle en outre que les écoles doivent continuer à signaler les absences injustifiées de leurs élèves jusqu’au dernier jour. “La règle des neuf demi-jours à ne pas dépasser reste valable”, a-t-elle insisté. Ce qui concerne évidemment les jours de cours et pas les jours blancs dont le nombre ne sera pas revu à la baisse, dans le secondaire, avant 2026-2027 (moins un tiers).
Aujourd’hui, les cours peuvent être suspendus afin d’organiser des épreuves d’évaluation, les délibérations des conseils de classe et les rencontres avec les parents pendant 18 jours maximum sur l’année au degré inférieur, et pendant 27 jours maximum sur l’année au degré supérieur.