Cantines, nettoyage, jardinage : dans les écoles de WBE, ces services sont menacés par l'équilibre entre réseaux
Inquiet, le personnel ouvrier employé par ce pouvoir organisateur a entamé des actions ce vendredi.
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- Publié le 09-06-2023 à 15h55
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Leurs actions se termineront le 4 juillet, sous les fenêtres du cabinet de la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS). Les membres du personnel ouvrier des écoles organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles (celles du réseau WBE, pas celles organisées par les communes et les provinces, ni celles organisées par le libre) est inquiet et ce, depuis la maternelle jusqu’aux hautes écoles de l’enseignement supérieur.
Une partie d'entre eux sont partis en grève
De qui parle-t-on ? Des femmes et des hommes qui assurent notamment l’entretien et le nettoyage des bâtiments et des espaces extérieurs, la gestion des installations techniques ou, encore, la confection et le service des repas. Une partie d’entre eux sont partis en grève, ce vendredi. D’autres ont opté pour la sensibilisation des élèves et de leurs familles.
Les syndicats dénoncent la menace qui pèse sur “ces services qui apportent une aide aux enfants et à leurs familles”.
Le problème, c’est que WBE va perdre une partie de sa dotation de fonctionnement. Dotation qui doit justement servir, désormais, à rémunérer le personnel ouvrier de WBE, jusque-là payé directement par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Quelques dizaines d’emplois sont dès lors menacés.
Un déséquilibre historique de financement
Pourquoi maintenant ? Au centre des changements se trouve la question du déséquilibre historique de financement entre WBE et les autres réseaux dont les subsides de fonctionnement étaient à l’origine moitié moins élevés.
Pour bien comprendre l’affaire, il faut remonter aux accords politiques de la Saint-Boniface. En 2001, ces derniers ont donné dix ans pour remonter la dotation des moins bien lotis à 75 % de celle octroyée à WBE. Mais en 2019, alors qu’on n’y était toujours pas, un nouveau décret a encore voulu prolonger cette période transitoire de vingt ans. D’où un recours introduit par le Segec (Secrétariat général de l’enseignement catholique) devant la Cour constitutionnelle qui lui a donné raison en 2020.
Verdict, donc : trois millions d’euros de frais de fonctionnement rabotés à WBE et redistribués aux autres réseaux pendant dix ans pour atteindre 30 millions en tout. “Pour le personnel ouvrier, le montant à lisser pour réduire l’avantage de WBE est de 5 millions par an pendant huit ans, de 2024 à 2031”, nous a précisé vendredi le cabinet du ministre de tutelle de WBE et ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS). Ce qui impactera forcément l’emploi et le fonctionnement des écoles de ce pouvoir organisateur. Et d’ajouter que le montant à lisser pourrait toutefois diminuer avec le temps, à la faveur du rajeunissement du personnel.