Les parents abordent la fin de l’année scolaire en ordre dispersé : “Chez nous, ce sera un certificat médical pour toute la dernière semaine”
Qui ira en classe jusqu’au 7 juillet ? Les règles existantes ne seront pas respectées par toutes les familles. Comme chaque année ou pire ?
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- Publié le 09-06-2023 à 06h38
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Les vacances scolaires commencent dans un mois tout juste. Le premier jour de congé sera le 8 juillet, et plus le 1er comme avant.
Toutes les familles respecteront-elles l’obligation scolaire (de 5 à 18 ans) et enverront-elles leurs enfants en classe jusqu’au bout ? À vrai dire, la question se pose chaque année. Avec, régulièrement, quelques déserteurs. Cela risque-t-il d’être pire, cette fois ? Cette rumeur circule, notamment parce que la barre symbolique du mois de juillet est franchie et qu’elle entraîne l’augmentation des prix des voyages et des locations.
Relevé de présences et règle des neuf demi-jours
Les vacances prises en dehors des congés scolaires fixés par la Fédération Wallonie-Bruxelles ne constituent pourtant pas un motif légitime d’absence pour un élève. La ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), a averti : “Des contrôles de l’obligation scolaire seront organisés. Un monitoring sera réalisé pendant les deux premières années de la réforme, en début et en fin d’année scolaire. Il portera sur un échantillon représentatif de 479 établissements.”
Concrètement, il s’agira de comparer les relevés de présences des élèves pendant les quinze derniers jours de cette année scolaire avec la même période en 2021-2022.
En outre, la règle des neuf demi-jours d’absences non justifiées s’applique jusqu’au dernier jour. Cette barre franchie, les écoles sont tenues de signaler l’élève absent au Service du droit à l’instruction.
En secondaire, beaucoup d’établissements posent des jours blancs après la distribution des bulletins. Ils servent à gérer les recours. Ceux qui ne sont pas concernés par cette démarche pourraient donc, comme d’habitude, prendre quelques jours d’avance sur le calendrier.
Mais qu’en est-il en 3e maternelle et en primaire ? Le nombre de jours blancs autorisés par année scolaire a été réduit de cinq et dix, selon les années, à seulement trois jours blancs pour tout le monde (CEB non compris). À propos du CEB (le Certificat d’études de base, en 6e primaire), ses épreuves ont été reculées dans le calendrier. La dernière a lieu le 30 juin. Les résultats seront communiqués aux parents le 4 juillet, et ces derniers pourront consulter les épreuves et rencontrer les enseignants du 5 au 7. Voilà qui pourrait refroidir les vacanciers précoces, d’autant qu’il s’agit, pour les enfants, des dernières heures passées avec des camarades de longue date, avant le grand passage en secondaire…
Chez les plus jeunes, en revanche, de telles balises n’existent pas.
“Ma grande ratera sa distribution de bulletins”
Marie a deux filles. L’aînée (12 ans) est en 1re secondaire et sa cadette (10 ans), en 4e primaire. “Nous partons en vacances dans la nuit du 5 au 6 juillet, confie-t-elle. Ma grande va rater sa distribution de bulletins. La petite, elle, manquera deux jours de classe. Le jeudi, les enfants assisteront à un spectacle, et le vendredi est assimilé à une garderie. J’estime donc qu’elles ne risquent pas de perdre quoi que ce soit en apprentissages.”
Cette maman tient à préciser qu’elle attache une grande importance à l’école et qu’il n’est pas dans ses habitudes de retirer ses filles de la classe. “Seulement là, partir deux jours plus tôt nous permet de faire des économies et d’éviter le week-end noir sur les routes.”
Marie a-t-elle peur des contrôles annoncés ? “Non, répond-elle. En 1re secondaire, ma fille n’a eu que dix semaines et demie de cours complètes de toute l’année, à cause de l’absence d’enseignants. Ce serait un comble qu’on vienne lui reprocher la sienne. Je précise qu’elle n’a pas de problème scolaire et que la remise du bulletin est une formalité. Quant à la petite, on sera à quatre demi-jours d’absence injustifiée : très loin des neuf qui entraînent un signalement…”
D’autres parents font moins dans la mesure. Sur les réseaux sociaux, Yannick lance : “Chez nous, ce sera certificat médical pour toute la dernière semaine !”
“Mettre son enfant à l’école est un devoir”
Enfin, il y a les familles pour lesquelles l’école, c’est sacré. On verra dans un mois si elles constituent la majorité. “Mes enfants seront scolarisés jusqu’au dernier jour, comme chaque année, affirme Prune, maman de trois bambins en 3e primaire (9 ans), 1e primaire (7 ans) et 2e maternelle (4 ans). C’est un devoir de mettre son enfant à l’école, pour son bien-être, le partage, les apprentissages.”
Les trois écoliers sont scolarisés dans le même établissement où une grande fête des pays est organisée pendant la dernière semaine. “Avec présentation des pays, de leur culture, etc., se réjouit Prune. En plus, pendant ces jours-là, chaque enfant aura l’occasion de découvrir sa prochaine classe et l’enseignante qu’il aura l’année prochaine. C’est important.”
Alexandra est du même avis, mais pour une raison un peu différente. “Chacun fait ce qui lui plaît, estime-t-elle. Mais ma fille, qui est en 1e primaire, est ravie d’aller à l’école jusqu’au 7 juillet. Pour une fois, elle va pouvoir fêter son anniversaire avec ses copines et ses copains et, en plus, ils partent dans un parc d’attractions !”
Espérons pour elle qu’ils seront tous là…