La rentrée sociale s'annonce chargée et très politique : “Nous nous mobiliserons tant que le projet de loi de Van Quickenborne n'est pas retiré"
La publication des mémorandums à destination des partis politiques marque la rentrée des acteurs de la concertation sociale.
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- Publié le 13-09-2023 à 09h01
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Le calendrier social est chargé en cette rentrée. En plus des traditionnelles négociations et autres actions symboliques, les organisations syndicales et patronales travaillent à la rédaction de leur mémorandum. Ces guides de suggestions politiques sont destinés à influencer les programmes des partis en vue des prochaines élections. La CSC (syndicat chrétien) vient de publier le sien, tout comme l’organisation flamande Unizo. À l’occasion de sa rentrée, le représentant des indépendants néerlandophones a demandé plus de “force de travail en Belgique”, en présence d’Alexander De Croo lors d’une soirée de présentation. Les notes politiques de la FGTB (syndicat socialiste) et de l’Union des classes moyennes (UCM) suivront bientôt.
Mais les évènements liés à l’année électorale ne s’arrêtent pas là. L’UCM, par exemple, conviera tous les présidents de parti en mars lors de sa réception annuelle. Emploi, formation, transition, fiscalité et économie, les thématiques abordées seront vastes. L’objectif restant toujours le même : faire entendre aux politiciens les revendications du secteur qu’ils représentent.
Une seule manifestation en front commun
Pour se faire entendre des politiciens, la manifestation reste l’un des outils essentiels des syndicats. L’année dernière, plusieurs grands rassemblements avaient eu lieu dans les rues de Bruxelles. Pour le moment, une seule action syndicale est annoncée par les syndicats réunis en front commun. Leur revendication est la même que celle des deux mobilisations du 7 et 28 juin 2023 : le retrait de la loi dite “anti-casseurs”, portée par le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD). La manifestation aura lieu le jeudi 5 octobre, sur un court parcours dans la capitale.
Les trois syndicats indiquent qu’ils “continueront de se mobiliser tant que ce projet de loi n’est pas abandonné”. Ils craignent que l’interdiction de manifester pendant trois ans, prévue dans le projet de loi, puisse nuire au combat syndical. D’autres associations, comme Greenpeace, Amnesty, ou la Ligue des droits humains ont déjà indiqué qu’elles se joindraient au cortège.
Quelques autres manifestations sont également au programme. La CGSLB (syndicat libéral) annonce qu’elle enverra une délégation à la manifestation européenne du 13 octobre à Paris, contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes. Celle-ci pourrait être suivie d’une autre manifestation européenne contre l’austérité, cette fois à Bruxelles. Les syndicats belges devraient donc se mobiliser plus largement, pour cette action pressentie dans le courant du mois de décembre.
Double élection
En deuxième partie d’année, les élections législatives, régionales et européennes du 9 juin occuperont l’essentiel des débats au niveau politique. Mais les syndicats et le patronat rappellent qu’il faudra aussi tenir compte des élections sociales, prévues en mai 2024. Toute entreprise du secteur privé de plus de 50 personnes doit en organiser. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) met à disposition de tous ses membres un manuel pratique pour mener à bien le renouvellement des organes de concertation au sein des entreprises. Autant la FEB que l’UCM organiseront un séminaire de formation pour préparer les employeurs à cette importance échéance.
Du côté syndical, on affirme déjà qu’à l’occasion des élections sociales, “il y aura sans doute des petites actions, de sensibilisation, propres à chaque organisation”. Il s’agit ici de désigner les représentants des travailleurs dans les lieux de discussion au sein des entreprises. Le vote se tiendra du 13 au 26 mai 2024, après 150 jours de campagne menés par les différents syndicats. Lors du dernier suffrage en date, en 2020, la CSC avait largement remporté le scrutin. Le syndicat chrétien annonce d’ores et déjà que pas moins de 60 000 délégués se présenteront sous son étiquette, dans plus de 7 000 entreprises.