Coronavirus : Annuler les voyages scolaires? Les écoles décident au cas par cas et... les parents se disputent!

C’est qu’une petite poignée d’écoles ont décidé d’imposer des mesures particulières, ce qui a posé question à pas mal de parents. Ainsi, les écoles européennes et le lycée français AEFE ont-ils choisi d’imposer une quarantaine de 14 jours aux élèves et membres du personnel qui reviennent en Belgique après s’être rendus dans des zones à risques. Qu’ils développent des symptômes ou pas… La commune de Woluwe-St-Lambert avait déjà préconisé pareil, par un arrêté de police plutôt controversé.

Et les autres écoles ?

“Pourquoi ne donnez-vous pas la même instruction pour toutes les écoles ?”, demande cette maman à la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), sur la page Facebook de cette dernière. “En matière de gestion des crises sanitaires, le gouvernement fédéral belge est compétent”, répond celle-ci par le même canal. “Notre circulaire est basée sur les instructions du ministère fédéral de la Santé et nous l’adapterons en fonction de l’évolution de la situation.” Pour l’enseignement obligatoire, la circulaire envoyée aux écoles la semaine passée reste donc d’actualité. Un texte semblable a été envoyé lundi matin aux établissements de promotion sociale et d’enseignement supérieur. Le ton est à l’apaisement et aux précautions. Surveiller son état de santé, rester chez soi et consulter en cas de symptômes, se laver les mains : les mêmes instructions sont communiquées partout.

Pas d’annulation générale

Le cas des voyages à l’étranger pose particulièrement question. “Aucune mesure générale d’annulation n’est envisagée à ce stade", disent les circulaires francophones, "toutefois la prudence reste de rigueur si des voyages sont prévus dans les zones où de nombreux cas ont été recensés.” Et de renvoyer, ici aussi, aux recommandations du SPF Affaires étrangères.

Il n’en faut pas plus pour décontenancer certaines familles. “Je ne comprends pas comment vous laissez partir des enfants dans le nord de l’Italie alors qu’en Italie toutes les excursions scolaires sont annulées pour ce qui concerne le nord. C’est contradictoire”, s’insurge ce papa,“à croire que certaines personnes ont peur d’annuler les voyages…”

Bisbrouilles entre parents

Ici et là, la décision de partir ou pas est source de bisbrouilles entre parents. Le papa de ce petit garçon de sixième primaire à Andenne devait partir au ski avec ses copains, dans le nord de l’Italie. Voyage annulé. Il ne décolère pas ni, comme lui, de nombreux parents qui regrettent cette décision unilatérale et ne se gênent pas pour le dire sur une page Facebook spécialement dédiée à la polémique. “Cela faisait deux ans qu’ils se préparaient”, regrette-t-il. “D’autant que le tour-opérateur, sur place, nous informe que là-bas la vie suit son cours.”

Comme ces projets pèsent aussi leur pesant d’euros, la colère des parents qui continuent à vouloir faire partir leur enfant est décuplée par un aspect financier. Si aucune directive officielle n’interdit les voyages, les assurances annulation ne fonctionnent a priori pas. Certaines écoles déploient un maximum d’imagination pour tenter de négocier un échange (une autre prestation, un report des dates prévues,…) ou “récupérer ce qui peut l’être” (sic). Sans garantie la plupart du temps.

Les “pour” et les “contre” en sont donc réduits, en attendant, à s’invectiver sur les réseaux sociaux. “Nous allons essayer d’organiser le voyage avec ceux qui le souhaitent”, conclut le papa d’Andenne.