Les recours contre les échecs scolaires de juin ont été très nombreux: "Certaines écoles n'ont pas respecté les consignes"
Beaucoup de dossiers ont été introduits contre les décisions prises par les conseils de classe. On attend les verdicts.
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Publié le 04-09-2020 à 07h33 - Mis à jour le 11-09-2020 à 17h36
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C’était l’une des grandes craintes des acteurs de l’enseignement obligatoire : sans doute assisterait-on à une pluie de recours contre les décisions des conseils de classe après une année amputée par la pandémie. Pour éviter ça, la ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS), avait recommandé la bienveillance. Le redoublement devait être exceptionnel et motivé en détail, tout comme une éventuelle orientation restrictive (quand l’élève réussit à condition de passer dans une autre section ou filière). En juin, les ajournements (deuxièmes sessions) devaient, eux aussi, être l’exception et s’accompagner de mesures pédagogiques pour aider les élèves en difficulté.
"Une tendance à la hausse"
Chez Infor Jeunes Bruxelles, il y a eu moins de questions que les autres années sur le mode d’emploi des recours. On sait, par ailleurs, que moins de réorientations que d’habitude ont été imposées, particulièrement de l’enseignement général vers le technique et professionnel. Cela étant, si beaucoup d’écoles semblent avoir joué le jeu d’une exceptionnelle clémence, des résistances ont tenu tête. Dans l’enseignement secondaire, des dizaines d’ados passaient des examens de passage, ces jours-ci. Une deuxième vague de résultats est donc encore à venir. Mais sans attendre celle-là, plusieurs sources rapportent déjà que les recours ont été très nombreux dès le mois de juillet.
"Bien qu’une tendance à la hausse puisse être constatée, il est impossible de commenter le nombre de recours reçus tant que la deuxième session n’a pas eu lieu, nous précise-t-on à l’Administration générale de l’enseignement. Les statistiques définitives pour l’année scolaire 2019-2020 seront disponibles à partir de novembre."
Même son de cloche du côté des associations de parents. "On n’a pas de chiffres, mais il y a eu plus de recours que d’habitude au début de l’été, estime Bernard Hubien de l’Ufapec (Union des fédérations de parents de l’enseignement catholique). Certaines écoles n’ont pas respecté les consignes, nous allons suivre cela très attentivement."
"Nous nous attendons encore à de nombreux coups de fil dans les jours qui viennent", ajoute Véronique De Thier de la Fapeo (Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel).
"Ces élèves perdront des semaines"
Dès à présent, des critiques remontent concernant la lenteur des décisions. À l’heure de la rentrée, la plupart des familles attendaient encore le verdict du Conseil de recours qui a siégé du 16 au 30 août. "Le Conseil de recours prend le temps de bien examiner tous les cas, c’est important", confie une source proche du dossier qui rappelle que cette instance est essentiellement composée de bénévoles, souvent des retraités de l’enseignement.
N’empêche, pour les parents et les élèves, le fait de ne pas savoir dans quelle classe on passera l’année rajoute du stress à cette rentrée déjà si particulière. Pour les recours introduits après la deuxième session de septembre, le Conseil de recours siégera entre le 16 septembre et le 10 octobre. "Ces élèves-là perdront d’office des semaines de cours, regrette Véronique De Thier. C’est encore plus grave que d’habitude vu les circonstances."
Pour rappel, la procédure de recours est très précise. Un recours externe ne peut être introduit qu’après une conciliation avec l’école. Concernant les deuxièmes sessions, cette dernière doit être introduite dans les cinq jours qui suivent la délibération par les conseils de classe. Le recours externe, lui, devra être envoyé par recommandé jusqu’au 5e jour ouvrable scolaire après la notification de la décision.
Et les réunions de parents ?
Les résultats scolaires et les recours ne sont pas le seul point d’attention des associations de parents. Comme les syndicats, ces associations s’inquiètent de la pénibilité du port du masque, de la présence d’enseignants en suffisance dans les classes et de la remise à niveau générale. Enfin, les consignes sanitaires font peser un doute sur la tenue des habituelles réunions avec les parents alors que, là aussi, il est important de recréer rapidement du lien.