Quand le Covid perturbe le travail des professeurs d'université
Un enseignant sur sept a souffert du manque de contact avec les étudiants, révèle une enquête.
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Publié le 07-10-2020 à 09h50
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Les professeurs d’université ont été mis en difficulté par le manque de contacts avec leurs étudiants et ont souffert de l’estompement de la frontière entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Voilà les deux principaux enseignements d’une vaste enquête sur le ressenti des enseignants universitaires en temps de Covid-19. Celle-ci a été menée en ligne entre fin avril et fin mai par les professeurs Johan Bilsen et Iris Steenhout de la VUB. Quelque 1 837 universitaires actifs dans une université belge ont répondu.
Recherche en plan, inquiets pour l’emploi
Sept répondants sur dix déclarent que le contact direct avec leurs étudiants leur a cruellement manqué. Une grande part d’entre eux ont mis leurs activités de recherche entre parenthèses pour pouvoir se consacrer au suivi pédagogique malgré les circonstances difficiles. Dès lors, 41 % se déclarent inquiets pour leur emploi, celui-ci étant justement lié à des travaux de recherche.
Réunions et rencontres en soirée et le week-end ont perturbé la vie privée de certains enseignants. Surtout chez les universitaires ayant des enfants. Ils rapportent que l’équilibre entre l’enseignement à la maison, les soins à leurs enfants et leur travail fut difficile à trouver.
Les chercheurs ont également constaté que chez la moitié des répondants, le stress (54 %) et l’irritabilité (51 %) ont eu tendance à augmenter. Là aussi, en particulier chez les universitaires également parents. On constate aussi une hausse de plaintes physiques diverses dont une difficulté nouvelle à trouver le sommeil.
Le soutien des établissements
Les résultats montrent que 83 % des universitaires disposent d’un bureau à domicile suffisamment équipé pour enseigner à distance. De nombreuses mesures ont été prises pour les soutenir.
Avant la crise, seuls 44 % des universitaires se sentaient suffisamment qualifiés pour l’enseignement numérique ; ils étaient 80 % dans ce cas à la fin de l’année. C’est dû en partie, disent-ils, au soutien qu’ils ont reçu de leur établissement d’enseignement, avec pas moins de 75 % des répondants indiquant qu’ils l’ont trouvé bon, voire très bon.
Un deuxième volet de l’étude a été lancé cette semaine. Il peut être consulté à cette adresse : www.acade-covid.be/nl.