Valérie Glatigny suite au passage au code orange :"On a peur de perdre des étudiants"
Valérie Glatigny, ministre de l’Enseignement supérieur, confirme le passage au code orange dans les universités et hautes écoles.
Publié le 17-10-2020 à 08h11
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Vendredi matin, vous avez rencontré les acteurs de l’enseignement supérieur pour faire le point sur la situation dans les universités. Quelles décisions ont été prises ?
"Aussi bien les universités que les hautes écoles, l’ARES, les pouvoirs organisateurs et les syndicats ont confirmé leur volonté de passer en code orange pour tous les étudiants sauf pour les bac 1 pour lesquels on pourrait préserver une présence dans les auditoires. En code orange, la présence sur les campus sera donc réduite à 10 % des étudiants. Nous nous sommes aussi accordés sur la volonté de conserver les stages et les activités pratiques. Pour toutes ces activités, des protocoles seront déterminés secteur par secteur."
Comment vont se dérouler les examens de janvier ?
"Notre volonté est de maintenir les examens de janvier en présentiel, à condition que les mesures décidées par le comité de concertation le permettent. Mais si on se réfère à l’examen d’entrée en médecine et dentisterie qui a eu lieu récemment en présentiel, on se rend compte que c’est tout à fait réalisable. Pour les stages, c’est la même chose : la volonté est de les maintenir. On sait que beaucoup de stages ne peuvent pas se tenir pour le moment parce qu’il y a des personnes qui sont en quarantaine par exemple et il y aura un point d’attention tout particulier sur les stages des cursus d’infirmiers et paramédicaux qui sont très réglementés. Les étudiants doivent en effet faire un minimum d’heures pour avoir leur diplôme. Nous aurons à nouveau une discussion avec la Commission Européenne, puisque c’est une directive européenne qui détermine par exemple combien d’heures de stage doivent être effectuées dans un cursus d’infirmier. Pour les stages pédagogiques aussi c’est un souci. Si les écoles doivent restreindre leurs activités, on devra quand même veiller à pouvoir diplômer les étudiants."
À partir de quand les établissements devront-ils appliquer le code orange ?
"Plusieurs universités nous ont indiqué qu’elles étaient déjà prêtes à basculer en code orange dès lundi. Je crains que ce ne soit pas possible partout. On est conscients que ça demandera un peu de temps car tout le monde n’a pas les mêmes possibilités face à l’enseignement à distance."
Ne craignez-vous pas que les élèves décrochent massivement à cause de toutes ces mesures ?
"On va en effet devoir veiller à pouvoir raccrocher les nouveaux étudiants à l’enseignement supérieur. Les études supérieures, ce sont des codes qui s’apprennent au contact des professeurs et en discutant avec les amis. C’est pour ceux-là qu’on souhaite laisser ouvert le chemin vers les auditoires parce qu’on a peur de les perdre, qu’ils ne s’accrochent pas à leurs études et qu’on ait des étudiants qui ne rentrent pas dans le circuit de l’enseignement supérieur. On était donc tous d’accord pour dire qu’il fallait accorder une attention particulière à ceux qui entament leurs études supérieures cette année. Je leur conseille d’ailleurs de prendre contact avec leurs professeurs et leur établissement dès qu’ils ont une difficulté. Il ne faut pas qu’ils restent seuls. Je leur demande d’aller chercher de l’aide à l’extérieur, même en envoyant un email, en demandant une visioconférence avec leurs professeurs. Nos établissements sont conscients des difficultés que vont rencontrer les étudiants de première année et ils ont fait part de leur disponibilité pour être à l’écoute de ces difficultés."