L’enseignement supérieur ne veut pas de mesures plus dures à Bruxelles
Une réunion pour évaluer l'évolution de la pandémie et la pertinence du code jaune actuel est programmée ce vendredi.
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Publié le 21-10-2020 à 13h46
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L’enseignement supérieur à Bruxelles, ce sont plusieurs centaines de milliers d’étudiants. Rien que côté francophone, on compte 47 établissements répartis en trois universités (l’ULB, Saint-Louis-Bruxelles et le campus de l’UCLouvain à Woluwe), 8 hautes écoles (dont la haute école Galilée avec notamment l’Ihecs, la H2b et Léonard de Vinci), huit écoles supérieures des arts et 28 établissements de promotion sociale. "Je vais recevoir les responsables académiques de l’enseignement supérieur à Bruxelles", a annoncé le ministre-Président Rudy Vervoort (PS) au terme de la conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé, mercredi, les nouvelles mesures pour la Région-Capitale. Objectif de la réunion programmée vendredi à 8 h : évaluer la pandémie. Avec la question de la pertinence de mesures supplémentaires pour lutter contre la propagation du virus voire de passer de l’actuel jaune au code orange de risque plus élevé.
Un grand respect des consignes dans les auditoires
Depuis la semaine dernière, la contamination des jeunes adultes apparaît clairement dans les relevés. "Les jeunes dans la vingtaine représentent 20 % des nouveaux cas positifs diagnostiqués", a encore constaté Yves Van Laethem, mercredi.
Quel est l’état d’esprit du secteur, avant cette rencontre ? "Nous ne sommes pas inquiets, répond Pierre Jadoul, le recteur de Saint-Louis-Bruxelles. Nous dénombrons quelques cas confirmés. Mais on ne peut pas parler d’explosion. Les mesures en place (sens unique, masques, distances, etc.) sont bien respectées. Je n’ai pas le sentiment que les activités académiques soient à l’origine de problèmes majeurs." Sur le site relativement réduit où la plupart des activités festives ont été annulées, le recteur n’est pas demandeur de règles plus sévères.
"Si des changements devaient être décidés à Bruxelles, nous les respecterons, bien sûr, indique Isabelle Decoster, porte-parole de l’UCLouvain qui gère le site de Louvain en Woluwe. Toutefois, la volonté de l’UCLouvain serait d’appliquer le même code couleur sur tous nos sites. Au-delà de cela, nous souhaitons tirer la sonnette d’alarme concernant le manque de tests, insuffisants pour répondre à la demande, ce qui nous empêche d’avoir une vue précise de la situation." Et de rapporter, là aussi, le grand respect des consignes. "Dans les auditoires, les étudiants sont cadrés. Fermer les auditoires n’aurait aucun sens voire risquerait d’augmenter le risque. S’il devait y avoir problème, ce serait plutôt à l’extérieur…"
Le chef de cabinet de la rectrice de l’ULB, Nicolas Dassonville, indique que "la situation n’est pas alarmante, avec moins de 80 cas déclarés et une quinzaine de groupes mis en quarantaine, mais rien qui s’apparente à des foyers de contamination". Et de saluer, là aussi, le comportement des étudiants. "À part quelques festivités spontanées auxquelles réagissent nos services de sécurité, on voit qu’ils ne fréquentent déjà que très peu les autres lieux que les campus." L’arrêt des cours en auditoire, où les étudiants sont canalisés, ne semble pas se justifier ici non plus. Et pas d’inquiétude du côté des kots. "Ils sont répartis un peu partout dans la ville, ce n’est pas un campus comme Louvain-la-Neuve."
Un coup de sonde du côté des hautes écoles ne rapporte rien de différent. À l’Ihecs, le directeur Jean-François Raskin ajoute qu’après tant d’efforts pour organiser l’enseignement en auditoire et à distance en même temps, ce serait vraiment triste de devoir revenir en arrière.
Si le supérieur devait passer en code orange, 20 % seulement de la population universitaire serait admise sur les campus, la grosse majorité des cours passant en distanciel. En attendant, les débits de boissons seront fermés sur les campus.