Des dizaines de paires de chaussures pour réclamer des mesures contre la précarité étudiante aggravée par la crise
Les étudiants ont manifesté mardi midi sous les fenêtres du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
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Publié le 17-11-2020 à 13h54 - Mis à jour le 18-11-2020 à 10h06
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"Je me renferme, cela me démotive dans ma vie de tous les jours. Je suis en première et je connais très peu de personnes. Je ne sais pas à qui demander de l’aide.” Cette étudiante témoigne de l’impact très négatif de la pandémie dans son quotidien. Le moral est touché. Le portefeuille aussi.
A l’occasion de la journée internationale des étudiants, la FEF (Fédération des étudiants francophones) a clôturé, ce mardi, deux semaines d’actions visant à réclamer des mesures d’urgence contre la précarité étudiante et le refinancement de l'enseignement supérieur.
Des dizaines de paires de chaussures
Les étudiants ont déposé quelques dizaines de paires de chaussures devant le siège du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, à l'image de leur manifestation symbolique. Chacun de leur côté, par prudence sanitaire, plus de 1500 étudiants ont compté leurs pas depuis le 2 octobre. Soit près de 48 millions de pas ou, encore, plus de 36000 kilomètres parcourus pour porter plusieurs revendications concrètes, dont la diminution pour tous à 175 euros du minerval, l’augmentation du nombre de logements publics pour les étudiants et la gratuité pour tous des transports en commun.
La Fef dénonce depuis des années la précarité grandissante dans les rangs étudiants. Comme sa présidente, Chems Mabrouk, le laissait déjà entendre à la rentrée, la crise du Covid a encore aggravé les choses. Pour objectiver l’impact de l’épidémie dans la communauté étudiante, elle a lancé un sondage en octobre dont les constats posés sur base de 7700 réponses sont sans ambiguïté.
Encore plus de difficultés que l'année passée
Diverses conséquences apparaissent, en termes de décrochage scolaire, sur le moral ou encore l’intégration dans l’enseignement supérieur. Concernant la précarité, près d’un tiers des étudiants (31,7%) affirment avoir encore plus de difficulté que l’année passée à faire face à leurs factures à cause de la pandémie. La majorité des étudiants dépendent financièrement de leurs parents. Or, 33,5% déclarent que la crise a privé ces derniers d’une partie de leurs revenus.
La ministre Glatigny se veut rassurante
La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), s’était exprimée quelques heures plus tôt dans une vidéo postée sur sa page Facebook. Elle se veut rassurante. “Nous allons tout y faire pour vous aider à surmonter cette épreuve”, promet-elle.
Plusieurs mesures ont d’ailleurs déjà été prises pour réduire la pauvreté étudiante. Deux enveloppes de 2 285 000 euros chacune ont été débloquées par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cet argent est mis à disposition des étudiants par les établissements. Il peut être utilisé pour l’achat de matériel informatique ou d’une connexion Wifi ou des entretiens psychologiques par exemple. “Mais ce sont des aides ponctuelles”, regrette Chems Mabrouk tout en saluant néanmoins l’initiative.