Une nouvelle "session corona" davantage en présentiel à l'université: "Nous voulons passer nos examens à distance par cohérence"
Des règles spécifiques sont prévues pour les étudiants en quarantaine ou appelés à se faire vacciner.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/e48452e9-70d3-4c1d-935b-9177d9713f56.png)
Publié le 17-05-2021 à 19h11 - Mis à jour le 18-05-2021 à 12h04
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/MC35HUBY25AADI5AQTOT6DNFRA.jpg)
Certains l’ont remarqué : l’enseignement supérieur ne figure nulle part dans le "plan été" présenté lors du dernier Comité de concertation (Codeco). Est-ce à dire que le retour en présentiel, même pour les examens, n’est pas envisagé avant la prochaine année académique ? Apparemment. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), a consulté les acteurs du secteur, explique-t-on à son cabinet. Pour les cours, il était trop tard pour envisager un changement. Les derniers avaient lieu au plus tard mi-mai. "Une adaptation des horaires avec plus de présentiel aurait été très difficile à organiser dans un laps de temps si serré et pour une si courte période de cours. L’objectif de la ministre est toutefois de permettre une rentrée à 100 % en présentiel en septembre 2021. Et les annonces du dernier Codeco nous permettent d’être optimistes."
Certains étudiants vivent mal cette perspective
Entre-temps, ce sont deux sessions de plus qui seront perturbées par la pandémie. Là aussi, il était trop tard, semble-t-il, pour tout chambouler. La règle générale précisée par circulaire prévoit que des activités d’évaluation peuvent être organisées en présentiel à condition de ne pas rassembler simultanément plus de 20 % du nombre total d’étudiants de l’établissement et de respecter le port du masque obligatoire, une distance physique de minimum 1,5 mètre, une durée maximale de présence de 3 heures dans un même local ainsi que des consignes en matière d’aération et de désinfection. Certains vivent très mal cette perspective.
C’est le cas de cette étudiante de 3e bachelier qui souhaite conserver l’anonymat. Sur ses sept examens, six sont organisés en présentiel, une formule qui ne lui convient pas du tout. "Beaucoup de mes camarades ont même tous leurs examens en présentiel. Pareil pour les 1re et 2e années", critique-t-elle. Une pétition a été lancée, des rencontres ont eu lieu avec le rectorat et le doyen, mais rien n’y a fait. "Il faut insister sur un point : nous ne voulons pas passer nos examens à distance pour pouvoir tricher ou pour communiquer entre nous. C’est juste par cohérence : nous avons eu tout un quadrimestre en ligne et seulement un cours en présentiel depuis mars alors que la situation épidémiologique est la même depuis plusieurs mois. Nous savons que les examens à distance sont beaucoup plus pédagogiques et utiles pour l’étudiant dans son cursus car les questions posées à livres ouverts sont beaucoup plus pratiques et nécessitent la mobilisation de tout le cours alors que les examens en campus sont plus axés sur la théorie et la restitution de notions apprises par cœur, qui seront oubliées quelques jours après l’examen."
Entre 70 et 20 % d’épreuves sur place
Dans quelle mesure les universités comptent-elles profiter de la possibilité de faire venir les étudiants sur les campus pour les évaluer ? C’est assez clair : la plupart sont intéressées. Ainsi, à l’ULiège, pas moins de 70 % des épreuves sont organisées sur place. À Saint-Louis-Bruxelles aussi, la grosse majorité des examens a lieu en présentiel. La proportion atteint 60 % (45 % sont des écrits et 15 % des oraux). L’UCLouvain donne également la priorité au présentiel, avec 50 % des épreuves sur place. Même si la majorité des examens sont prévus à distance, l’UMons signale aussi avoir doublé la proportion d’épreuves sur place par rapport à janvier pour atteindre un peu plus de 40 %.
L’ULB organise, pour sa part, la majorité de ses examens de mai-juin en distanciel. Certaines épreuves sont toutefois maintenues en présentiel sur 3 campus, principalement pour les étudiants de Bac 1 et Bac 2, des années diplômantes, et des examens dans le cadre de laboratoires et de travaux pratiques. Formule hybride aussi à l’UNamur avec une moyenne de 20 % d’examens sur place.
Tous les établissements semblent avoir emmagasiné "de l’expérience corona".
En quarantaine et convoqués à un examen
Les cas particuliers sont évoqués d’emblée dans la circulaire, comme par exemple ce qui se passera pour les étudiants convoqués à un examen en présentiel alors qu’ils doivent respecter une quarantaine ou se faire vacciner. Avec un degré variable de certitude de pouvoir donner une seconde chance. "Ceux qui sont dans ce cas doivent se signaler à leur faculté selon les modalités prévues par celle-ci. Pour les étudiants qui disposent d’un motif d’absence valable à l’examen, le titulaire tentera, dans la mesure des disponibilités des horaires, d’organiser un examen de rattrapage avant la fin de la session", a ainsi communiqué l’ULB.
Même promesse "dans la mesure du possible" à l’UCLouvain ainsi qu’à l’UNamur, qui ajoute une option supplémentaire : "Permettre aux étudiants concernés de passer leurs examens sous une forme alternative." L’UMons demande aux étudiants tenus à une quarantaine "d’en informer sans tarder leur secrétariat facultaire ainsi que l’enseignant concerné afin de trouver une alternative dans le courant de la session" et ajoute que "pour la vaccination, la même approche compréhensive pourra être adoptée, moyennant justification et information préalables".
Seule Saint-Louis-Bruxelles stipule clairement "la réorganisation d’un examen pour les étudiants en quarantaine ou invités à se faire vacciner le jour d’une épreuve" . Diverses formules sont envisagées, "d’un examen à distance le jour de l’examen présentiel au report de celui-ci à une date ultérieure".
Pour rappel, une vaste opération d’autotests salivaires a été lancée début mai dans 46 établissements d’enseignement supérieur, permettant à tout étudiant et membre du personnel de se tester une fois par semaine s’il le souhaite.