Plusieurs associations disent non au redoublement, surtout cette année
Elles dénoncent les excès de certaines écoles après le retour de mai et réclament un été immunisé de tout travail scolaire.
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Publié le 21-06-2021 à 20h59
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Des parents au bout du rouleau nous ont fait part de leur incapacité à répondre aux injonctions de l’école et à soutenir leurs enfants pour cette session d’examens, qu’elle ait été normale ou allégée. Toutes et tous avaient rêvé d’un autre déconfinement, d’une fin d’année scolaire enfin légère après ces mois de privation, d’une charge scolaire diminuée pour se consacrer à d’autres activités.” Véronique de Thier (de la Fapeo, la Fédération des associations de parents de l’enseignement officiel) ne décolère pas.
Avec les autres associations regroupées au sein du Collectif Marguerite "pour une école de la réussite" (1), elle lance un appel aux conseils de classe qui se réunissent ces jours-ci. "Nous appelons encore une fois à ne pas sanctionner les élèves par un redoublement ou une orientation subie." Les associations militent en outre pour que la période estivale soit immunisée du travail scolaire. "Il faut que, comme les enseignants, les élèves et les parents soient en congé de l’école", lit-on dans le communiqué conjoint du Cef (le Conseil des élèves francophones) et de la Fapeo.
Le système a repris ses habitudes
À plus long terme, les associations du Collectif Marguerite plaident pour que la rentrée 2021 soit le début d’un autre modèle d’école. Car il leur revient que le retour en full présentiel des élèves de troisième secondaire et suivantes, le 10 mai, n’a pas été aussi idéal qu’on le présentait.
Très vite, affirment-elles, le système scolaire a repris les mêmes habitudes : orienter, trier, reléguer. Jean-Pierre Coenen, le président de la Ligue des droits de l’enfant, va même un pas plus loin. Pour lui, ce retour dans les classes a été positif en ce qu’il a permis de dénoncer à quel système scolaire les élèves ont réellement affaire.
"Certaines écoles ont jeté la circulaire à la poubelle !"
"La circulaire demandait clairement de tenir compte de la crise et des conditions impossibles auxquelles les élèves ont été confrontés, afin de ne pas leur faire perdre injustement une année scolaire, rappelle-t-il. Certaines écoles ont joué le jeu dans l’intérêt de leurs élèves, mais d’autres ne se sont pas seulement assises sur la circulaire : elles l’ont jetée à la poubelle !" Et il montre du doigt "celles qui veulent défendre leur réputation et qui ont organisé des interros et des examens pour pouvoir reprendre leur petite sélection sociale".
Ce lundi, les associations du Collectif ont voulu poser un geste symbolique en remettant un très mauvais bulletin au système éducatif. Mention : "Peu mieux faire, un travail de vacances pourrait être utile."
(1) Dont l’Aped, plusieurs AMO, CGé, le Cef, la coordination des Écoles de Devoirs de Bruxelles, CSC Bruxelles, le délégué général aux Droits de l’Enfant, la Fapeo, la FEF, Infor Jeunes Laeken et Bruxelles, la Ligue des droits de l’enfant, et SOS Jeunes.